vendredi 12 avril 2013

La série du moment : Real Humans (100% Humains !), ou pourquoi il faut lire le grand John Katzenbach !


Depuis jeudi dernier, je suis fasciné. Chaque semaine sur Arte, deux épisodes de cette « série-évènement » (c'est pas moi qui le dit, tous les médias s'y sont mis, apparemment) sont actuellement diffusés.
L'occasion d'ailleurs de rebondir sur un papier publié cette semaine dans Télérama, à propos d'une « dystopie » généralisée (contraire d'utopie, si ça peut aider quelqu'un) qui pourrait visiblement s'observer un peu partout ces derniers temps, que ce soit au cinéma, dans les séries-TV, ou même dans la littérature - en tout cas côté romans pour jeunes ados et science-fiction, pour l'instant. L'hebdomadaire en parle comme d'un éventuel moyen d'alerter la population d'un prochain et probable « avènement d'un nouvel ordre mondial », rien que ça !
Diantre, moi qui ne suis qu'un lecteur avant tout, la seule chose dont je peux pour l'instant en tirer quoiqu'il en soit, c'est que décidément, il faut toujours savoir se plonger dans les (bons) bouquins, et si possible au(x) bon(s) moment(s).
Je note, donc.
Adous Huxley et son Meilleur des mondes : à lire.
Georges Orwell, 1984 : plus que jamais à lire, décidément, depuis le temps...


 Mais ça tombe bien, car justement, pour l'instant, je tremble de fascination mêlée d'effroi, après avoir tapé quelque part via mon libraire une bien étrange et sordide adresse électronique : Mort-en-direct.com...




 Oui, je sais, tout cela paraît décidément plus que noir.
Glauque, sordide, immonde, repoussant, abject, et j'en passe.
Et pourtant, quelqu'un s'était-il aperçu, depuis qu'il était disponible en librairie, qu'il s'agissait tout simplement du nouveau chef d'œuvre du grand John Katzenbach, après L'Analyste ?

Mouais, pas sûr, hein...




Grand Prix de Littérature Policière en 2004, un an après sa publication en France aux Presses de la Cité, dans la collection Sang d'encre, L'Analyste était déjà un monstre de manipulations et de suspense psychologiques.
Ô surprise, moins d'une dizaine d'années plus tard, Mort-en-direct.com est lui aussi à couper le souffle !
Un autre monument du genre, mené de mains de maître par l'ex-chroniqueur de faits divers américain. Brillant, foisonnant, vertigineux, tout aussi sombre et machiavélique que son prédécesseur, le nouveau Katzenbach est, en plus, d'une actualité stupéfiante. Déjà, le contraste entre le titre VO (What Comes Next) et le titre français, brillamment mais subtilement mis en valeur par l'éditeur, et définitivement savamment illustré par les couvertures et l'excellente maquette de la collection (toutes signées par un autre professionnel hors-pairs : MediaSarbacane) permet de donner un exemple (parmi tant d'autres possibles) de la subtilité et de la richesse de ce thriller noir...d'encre.
Mais attention, là encore et plus que jamais, les apparences tromperont quiconque se risquera à pénétrer ces sombres territoires... 500 pages de surprises, de frissons, d'épouvante, sans pourtant sombrer dans tout ce dont les « thrillers » actuels, eux, raffolent.
Tout ici n'est que jeux d'ombres et de lumières, suggestions, contrastes, exactement ce fameux mélange de fascination-répulsion, sans oublier ce qui a toujours été le gros point fort de Katzenbach : un suspense aussi foudroyant que psychologique, aussi  haletant que vertigineux.

On en reparle très bientôt, d'autant plus que tout ceci, décidément, semble être... Une histoire de fous.
Donc, les amateurs de Noir comme de polars, les fans de Katzenbach, ainsi que tous ceux qui sont d'ores et déjà intéressés, auront peut-être enfin compris qu'il est plus que temps de découvrir ce romancier hors du commun, d'autant plus que les Presses de la Cité ont eu l'heureuse initiative de rééditer (enfin) L'Analyste l'an dernier, lequel était devenu quasiment introuvable.
De toutes façons, au risque de me répéter, tous sont dès maintenant à votre portée, disponible sur simple coup de fil chez votre libraire préféré.


 PS :  Avant de devoir décidément plaider Faux coupable (bon allez, après j'arrête ces mauvais jeux de mots, ça me soûle moi-même, ce qui est déjà très mauvais signe) par manque d'objectivité, je préfère donc vous signaler que, si je pleure déjà mes précédents exemplaires des romans de John Katzenbach dont je viens de vous parler, voués à devenir, tous, des collectors, mais que j'ai malheureusement perdus, c'est par contre un peu moins  le cas pour celui-ci...

Justement parce que ce Faux coupable-là, s'il reste divertissant, agréable à lire, rondement mené, etc : commencer à le comparer au niveau où se situent les trois premiers cités, il y a là un pas que je ne franchirai pas.
Précisément aussi parce qu'il est en réalité du même niveau que Harcelée, et en plus exactement sur le même « pitch » (aïe, ce mot...), c'est à dire un autre polar, très similaire, lui aussi plutôt bien tourné, facile et pas désagréable à lire, voire même assez captivant, et signé Jason Starr, un autre de mes auteurs préférés.
Lequel a lui aussi, par contre, publié de grands romans noirs, à découvrir également d'urgence, d'autant plus qu'ils sont tous disponibles en poche, dans la fameuse collection Rivages/Noir de François Guérif. Et que si vous vouliez découvrir Starr à travers ses plus grandioses romans, il faudrait alors se ruer surtout sur Mauvais karma ou La Ville piège.

Je crois qu'avec ça, vous avez en tout cas quelques très bonnes pistes de lecture à remonter dès maintenant, et en commençant bien évidemment par celle qui vous aura inspirés, sans quoi, et si jamais je n'ai pas encore su vous convaincre d'une manière ou d'une autre aujourd'hui, ce serait alors à commencer à désespérer !...
Mais comme ce n'est pas trop mon genre, et aussi parce que (ah non) j'avais déjà commencé (ça y est, je me sens obligé, du coup)...à vous laisser... (...stop !)... une... (j'y vais ? j'y vais pas ?)... Dernière Piste, celle de Taylor Stevens (désolé ! petite dédicace à ma chér...oui, bon, bref), d'ici à ce que je revienne vous re-préciser tout cela, et avec plus de détails, d'autres découvertes et coups de coeur, récents ou pas, je pense que vous avez de votre côté déjà largement de quoi commencer à lire ou à vous y remettre, en plus avec d'excellents bouquins tout droits sortis de ma (décidément) très exigeante sélection !...


Mort-en-direct.com, John Katzenbach, Presses de la Cité, collection Sang d'encre, 2012.
L'Analyste, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2003 et 2012.
Une histoire de fous, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2005.
Faux coupable, John Katzenbach, Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, 2008.

Harcelée, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/noir n° 876, 2012.
La Ville piège, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/noir n° 698, 2008.
Mauvais Karma, Jason Starr, Payot & Rivages, coll. Rivages/Noir n° 584, 2005.