Présentation de l'éditeur :
Johnny, célèbre coiffeur de la jet-set de Belém et habitué de la presse
people, est retrouvé mort à son domicile, visiblement d’un arrêt
cardiaque dû à une overdose. Mais le jeune inspecteur chargé de
l’enquête, Gilberto Castro, trouve sur les lieux des vidéos et des
photos compromettantes des ébats du défunt, impliquant des enfants…
Tâchant d’en apprendre plus, Gilberto se mêle aux amis de Johnny, tous
issus de la classe supérieure de Belém, et commence à soupçonner que la
mort du coiffeur n’a rien d’accidentel. Malheureusement, sa rencontre
avec l’une des proches du défunt, Selma, oiseau de nuit assoiffée de
fêtes et d’excès, risque bien de le détourner de son but et de le faire
replonger dans son ancien vice, l’alcoolisme… Belém nous fait découvrir
le côté sombre de la "cité des manguiers", métropole brésilienne située à
l’estuaire de l’Amazone.
Trafic de drogues, proxénétisme, pédophilie,
corruption : avec un réalisme cru, Edyr Augusto peint le portrait
terrible d’une classe supérieure sans scrupule qui se nourrit des plus
faibles. Une critique sociale rageuse portée par une écriture directe et
nerveuse.
L'auteur : Né en 1954 à Belém, Edyr Augusto est journaliste, poète et dramaturge.
Belém, son premier roman, a été publié dans son pays en 1998. D'autres titres ont suivi, dont Moscow
(2001), à paraître chez Asphalte en 2014. Très attaché à sa région,
l'État de Pará au nord du Brésil, il y ancre tous ses récits.
>> Source : www.asphalte-editions.com
>> COUP DE COEUR !
Mon avis : Sombre, violent et addictif, un véritable diamant noir d'une intensité dévastatrice !
L'écriture est habile, fluide et directe, toujours empreinte d'un
réalisme implacable, cru, parfois dérangeant lorsque l'horreur est
montrée sans fard, et pourtant dépourvu de surenchère - la cruauté sans
borne de nombreux trafiquants sud-américains ne relèvent malheureusement
pas de la légende.
L'intrigue, menée sur un rythme qui ne faiblit jamais, parvient pourtant
à montrer à quel point la ville a une influence capitale et néfaste sur
la vie et le parcours des personnages, réduits pour l'immense majorité à
l'état de chair humaine à louer, à vendre ou à exploiter. le poids de
la corruption pèse comme une chape de plomb indestructible sur une cité
gangrénée par la pauvreté, où l'argent est la seule valeur reconnue
alors que la vie d'un être humain ne vaut pas plus que l'éventuel
bénéfice financier ou sexuel dont on peut en tirer.
Loin de jouer les guides touristiques, Edyr Augusto écrit
avec rage et dénonce l'inhumanité de cette mégapole où il a toujours
vécu, certainement parce que l'écriture représente le dernier et seul
moyen qu'il a pour espérer ne serait-ce que "faire quelque chose", ne
pas se résigner.
Le résultat est plus qu'un polar unique et fascinant. Belém brille comme
un diamant noir encore un peu brut, dont certaines facettes
possèderaient un éclat éblouissant, profond et unique, là où d'autres
montreraient une noirceur plus sourde, plus rugueuse, plus abrupte et
plus sale aussi, à l'image de certains personnages dont l'humanité a
clairement marqué le pas et reculé face à la bestialité.
Et puis il y a cette noirceur toxique qui semble imprégner de plus en
plus le déroulement et l'atmosphère de ce roman, les actes de ses
personnages, dans un crescendo asphyxiant. Pourtant, Edyr Augusto n'en délaisse pas pour autant son intrigue.
Le premier chapitre, en cela, est trompeur, qui semble donner lieu à une
enquête classique sur la mort par arrêt cardiaque dans son appartement
d'un coiffeur de la jet-set, aimé de tous ses amis. Bien sûr, il y a les
coupelles de cocaïne qui l'entourent et qui auront pu précipiter
l'accident, mais si Gilberto Castro, membre de la police locale censé
incarner le renouveau de celle-ci qui se retrouve chargé de l'affaire,
en croit la domestique du coiffeur, celui-ci était « un homme bien ». Ce
qu'elle persiste à affirmer même quand, peu après, Castro découvre un
meuble chez la victime rempli de photos et de vidéos
pédopornographiques, qui prouvent que le coiffeur aimait à se filmer
lorsqu'il violait des enfants, y compris sa nièce, la fille d'une de ses
amies de la jet-set.
Avec un tel chapitre, on pourrait croire le roman déjà balisé, or
Gilberto Castro va être confronté à bien d'autres évènements, et
s'enfoncer au fur et à mesure dans une trame aux multiples ramifications
qui va vite prendre l'allure d'un cauchemar éveillé.
Avec ses portraits de personnages fascinants, son rythme trépidant, sa
noirceur brutale mais réaliste, on dévore ce roman exceptionnel comme
emporté par son ambiance vénéneuse.
C'est aussi tout ce qui fait la force, la puissance et l'intensité rares de ce chef d'oeuvre vénéneux et envoûtant.
Belém est l'une des grandes révélations du roman noir de cet hiver, et je languis déjà le 6 février prochain la parution de Moscow, le second roman d'Edyr Augusto.
Il est difficile de ressortir de Belém indemne. Ce n'est pas un roman
noir qui cherche à être aimable - il ne l'est pas - mais il irradie une
force et une intensité uniques et dévastatrices.
C'est incontestablement l'une de mes lectures les plus fortes et inoubliables de l'année.
J'en suis sorti en état de choc, avant de me retrouver en état de manque
et de plus savoir quel livre ouvrir pendant deux semaines !
C'est ce qu'on appelle une pépite, et en l'occurrence un véritable bijou
de littérature noire, qu marque les esprits... et qui fait mal.
PS : Je remercie infiniment les éditions Asphalte et Babelio pour cette magnifique et inoubliable découverte.
Belém de Edyr Augusto (Os éguas, 1998), traduit du portugais (Brésil) par Diniz Galhos, éditions Asphalte, coll. Fictions, 2013.
Polars d'Encre
mercredi 29 janvier 2014
lundi 23 septembre 2013
Manuel de survie à l'usage des incapables - Thomas Gunzig (Au Diable Vauvert)
Présentation de l'éditeur
Avec ce troisième roman, placé sous l'exergue d’une citation d’Arnold Schwarzenegger, c’est le supermarché, dernier temple du monde moderne, qui a inspiré à Thomas Gunzig son humour ravageur et son sens de l’aventure.
C’est en tout cas le lieu où convergent et se croisent les destins des héros involontaires. Un jeune employé, un assistant au rayon primeur, un baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir, jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout, vont ainsi se retrouver liés par la conjonction fortuite d’un attentat frauduleux et du licenciement abusif d’une caissière.
Source : www.audiable.com
Mon avis : Intelligent et follement original, un roman explosif et génétiquement modifié !
Amis lecteurs, tout d'abord, en cette rentrée littéraire, lorsque vous serez amenés, ici ou en librairie, à lire le titre de ce nouveau roman de Thomas Gunzig, bannissez immédiatement et implacablement tout sentiment négatif à son égard : scepticisme, snobisme, désintérêt ou impression de déjà lu.
Car derrière celui-ci se cache l'une des pépites de la rentrée, mais l'une de celles qui, paradoxalement, risque de n'être jamais mentionnées par la critique littéraire.
Phénomène d'ailleurs doublement étrange si vous vous êtes aperçus comme moi que ladite critique avait tendance cette année à vouloir vous vendre un petit groupe d'écrivains estampillés « contestataires », « rebelles » ou, plus généralement, censés avoir « pris à bras-le-corps la réalité de la contestation sociale » dans leurs livres.
Si je vous dis tout cela en préambule, c'est parce que s'il y a bien un auteur qui en cette rentrée propose une vision acérée et (extra-)lucide sur notre société, c'est bien Thomas Gunzig !
Mais rassurez-vous, il n'est pas pour autant question de sombrer dans un intellectualisme ronflant ni même d'être trop sérieux. L'auteur n'a pas l'intention de vous asséner une quelconque leçon; non, son but principal reste heureusement le plaisir de lecture pour ses lecteurs.
D'où un roman totalement inclassable, délicieusement intelligent et ô combien mouvementé !
Cocktail unique et explosif de roman noir, de récit d'anticipation, d'humour caustique, ce Manuel de survie à l'usage des incapables est une radiographie d'une lucidité terrifiante de notre société marchande, capitaliste et mondialisée. À travers le braquage d'un hypermarché devenu centre du monde et microcosme où travaillent, consomment et se croisent tout le « matériel humain » en âge de travailler de la ville, et une histoire de vengeance qui se transforme en course-poursuite, l'auteur met en scène des personnages que l'on croyait monstrueux parce que rendus à l'état d'animaux sauvages - des loups ! - et d'autres qui, bien qu'humains, finissent par se comporter en robots sans conscience à force de résignations, d'obéissance, de renoncements.
Tous vont pourtant devoir affronter un ou des éléments déstabilisateurs, qui vont les transformer. Certains, vont ainsi pour retrouver le goût de vivre, le désir voire l'amour, d'autres verront leur autorité dans le groupe au sein duquel ils vivaient s'effondrer, mais tous, étrangement ne regretteront rien...
Laissez-vous embarquer dans ce roman vivifiant et enthousiasmant de Thomas Gunzig, vous serez séduits dès le premier chapitre, décontenancés aussi, mais à l'image des personnages, il est plus que probable que vous non plus ne regrettiez pas, au final, cette odyssée chaotique et loufoque.
Un roman inclassable, intelligent et follement original qui fait du bien, en cette rentrée littéraire.
D'autant plus que sous sa fausse légèreté, ce Manuel indispensable sera probablement une belle source de réflexions...
Je remercie tout particulièrement Babélio et les éditions Au Diable Vauvert de m'avoir fait découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique.
Manuel de survie à l'usage des incapables, de Thomas Gunzig, ed. Au Diable Vauvert, 2013.
Avec ce troisième roman, placé sous l'exergue d’une citation d’Arnold Schwarzenegger, c’est le supermarché, dernier temple du monde moderne, qui a inspiré à Thomas Gunzig son humour ravageur et son sens de l’aventure.
C’est en tout cas le lieu où convergent et se croisent les destins des héros involontaires. Un jeune employé, un assistant au rayon primeur, un baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir, jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout, vont ainsi se retrouver liés par la conjonction fortuite d’un attentat frauduleux et du licenciement abusif d’une caissière.
Source : www.audiable.com
Mon avis : Intelligent et follement original, un roman explosif et génétiquement modifié !
Amis lecteurs, tout d'abord, en cette rentrée littéraire, lorsque vous serez amenés, ici ou en librairie, à lire le titre de ce nouveau roman de Thomas Gunzig, bannissez immédiatement et implacablement tout sentiment négatif à son égard : scepticisme, snobisme, désintérêt ou impression de déjà lu.
Car derrière celui-ci se cache l'une des pépites de la rentrée, mais l'une de celles qui, paradoxalement, risque de n'être jamais mentionnées par la critique littéraire.
Phénomène d'ailleurs doublement étrange si vous vous êtes aperçus comme moi que ladite critique avait tendance cette année à vouloir vous vendre un petit groupe d'écrivains estampillés « contestataires », « rebelles » ou, plus généralement, censés avoir « pris à bras-le-corps la réalité de la contestation sociale » dans leurs livres.
Si je vous dis tout cela en préambule, c'est parce que s'il y a bien un auteur qui en cette rentrée propose une vision acérée et (extra-)lucide sur notre société, c'est bien Thomas Gunzig !
Mais rassurez-vous, il n'est pas pour autant question de sombrer dans un intellectualisme ronflant ni même d'être trop sérieux. L'auteur n'a pas l'intention de vous asséner une quelconque leçon; non, son but principal reste heureusement le plaisir de lecture pour ses lecteurs.
D'où un roman totalement inclassable, délicieusement intelligent et ô combien mouvementé !
Cocktail unique et explosif de roman noir, de récit d'anticipation, d'humour caustique, ce Manuel de survie à l'usage des incapables est une radiographie d'une lucidité terrifiante de notre société marchande, capitaliste et mondialisée. À travers le braquage d'un hypermarché devenu centre du monde et microcosme où travaillent, consomment et se croisent tout le « matériel humain » en âge de travailler de la ville, et une histoire de vengeance qui se transforme en course-poursuite, l'auteur met en scène des personnages que l'on croyait monstrueux parce que rendus à l'état d'animaux sauvages - des loups ! - et d'autres qui, bien qu'humains, finissent par se comporter en robots sans conscience à force de résignations, d'obéissance, de renoncements.
Tous vont pourtant devoir affronter un ou des éléments déstabilisateurs, qui vont les transformer. Certains, vont ainsi pour retrouver le goût de vivre, le désir voire l'amour, d'autres verront leur autorité dans le groupe au sein duquel ils vivaient s'effondrer, mais tous, étrangement ne regretteront rien...
Laissez-vous embarquer dans ce roman vivifiant et enthousiasmant de Thomas Gunzig, vous serez séduits dès le premier chapitre, décontenancés aussi, mais à l'image des personnages, il est plus que probable que vous non plus ne regrettiez pas, au final, cette odyssée chaotique et loufoque.
Un roman inclassable, intelligent et follement original qui fait du bien, en cette rentrée littéraire.
D'autant plus que sous sa fausse légèreté, ce Manuel indispensable sera probablement une belle source de réflexions...
Je remercie tout particulièrement Babélio et les éditions Au Diable Vauvert de m'avoir fait découvrir ce roman dans le cadre de l'opération Masse critique.
Manuel de survie à l'usage des incapables, de Thomas Gunzig, ed. Au Diable Vauvert, 2013.
dimanche 28 juillet 2013
Chronique : On the Brinks - Sam Millar (Seuil)
> Sélection 2013, année irlandaise
> Coup de coeur
> Partie 1/2 : Présentation
> Partie 2/2 :Chronique
Présentation de l'éditeur (rappel)
Mais grâce à son récit parfaitement construit et à son art de manier l'ellipse, si l'on n'a pas les détails de son engagement à l'IRA, c'est suite à un procès inique et là encore perdu d'avance que Millar plonge alors directement, mais en croyant encore naïvement être libéré au bout de quelques mois seulement, dans l'enfer sur terre qu'il a vécu durant les huit années d'enfermement, de survie, de tortures physiques et psychologiques quotidiennes à la prison de haute sécurité de Long Kesh. Il fera partie des Blanket Men, ceux qui refusent d'endosser l'uniforme du prisonnier et sont donc obligés de (sur)vivre nus, couverts d'une seule couverture miteuse et puante.
Seule son incroyable force morale le sauvera de la mort à tant de reprises, lui et quelques uns de ses compagnons de lutte et de cellules qui ne lâcheront rien et continueront à ne pas se soumettre au Système.
Après cette première partie dramatique et poignante, justement parce que dépourvu du moindre pathos, et qui permettra en plus à n'importe quel lecteur d'apprendre ce qui a pu se passer il n'y pas si longtemps en Irlande et pourquoi - sans non plus tomber dans les descriptions historiques ou politiques difficiles à saisir et qui plombent parfois d'autres romans consacrés à cette période irlandaise - la seconde est, elle, beaucoup plus légère.
L'humour à froid dont Sam Millar ne se départit jamais et qui fait partie intégrante de sa plume fonctionne ici à merveille. L'Irlandais se révèle même être un dialoguiste particulièrement talentueux, parvenant à brosser les portraits irrésistibles de personnages secondaires qui font mouche et fonctionnent avec une rare efficacité.
Je ne suis pas prêt d'oublier le père de son patron quand il a été croupier dans un casino clandestin, par exemple !
En réalité, tout au long de cette seconde partie d'On the Brinks, le lecteur tourne les pages compulsivement, estomaqué par un récit plein de surprises, parfois traversé de passages poétiques ou d'un brin de nostalgie quand on constate à quel point Sam a toujours aimé les comic books. Et cette irrésistible fraîcheur, cette légèreté dont fait preuve à tout moment Millar après avoir vécu le pire à Long Kesh, les nombreuses trahisons et désillusions de l"époque, ce mélange unique entre un homme revenu de tout et qui, malgré tout, a su garder une petite part de naïveté et conserver encore aujourd'hui un peu de son âme d'enfant, tout cela illumine définitivement tout le reste d'On the Brinks. La preuve : il garde même des révélations jusqu'à l'avant-dernier paragraphe de son épilogue, quel sale gosse ce Sam Millar !
On the Brinks est LA pépite de l'année. Ou, plus exactement, ce livre est grand, tout simplement, parce que son auteur n'est pas qu'un sacrément bon écrivain. Sam Millar est un grand homme, un homme profondément bon. La lecture d'On the Brinks a confirmé de manière éblouissante ce que j'avais pressenti lorsque j'ai eu la chance de le rencontrer en mars dernier à Lyon, à l'occasion des Quais du Polar 2013.
À l'image des héros qui le fascinaient tant, gamin, dans les comics qu'il dévorait chaque fois qu'il pouvait s'en procurer un, Millar est pour l'Irlande du Nord, c'est-à-dire pour toute la grande nation irlandaise, l'un de ses héros, sans qui elle n'existerait vraisemblablement plus aujourd'hui.
Si vous n'avez qu'un livre à lire cette année, lisez sans hésiter On the Brinks. Vous ne serez pas déçus !
> Coup de coeur
> Partie 1/2 : Présentation
> Partie 2/2 :Chronique
Présentation de l'éditeur (rappel)
De fait, le
spectaculaire récit autobiographique de Sam Millar a tout d’un thriller.
À ceci près que si on lisait pareilles choses dans un roman, on les
trouverait bien peu crédibles.
Catholique,
Millar combat avec l’IRA et se retrouve à Long Kesh, la prison
d’Irlande du Nord où les Anglais brutalisent leurs prisonniers.
Indomptable, il survit sans trahir les siens: voilà pour la partie la
plus noire, écrite avec fureur et un humour constant.
Réfugié
aux états-Unis après sa libération, il conçoit ce qui deviendra le 5e
casse le plus important de l’histoire américaine. La manière dont il
dévalise le dépôt de la Brinks à Rochester, avec un copain irlandais,
des flingues en plastique et une fourgonnette pourrie, est à ne pas
croire. Même Dortmunder, dans un roman de Westlake, s’y prendrait mieux.
Il n’empêche, le butin dépasse les 7 millions de dollars!
Un
procès et une condamnation plus tard, il retrouve la liberté, mais
entretemps, la plus grande partie de l’argent a disparu. Millar semble
avoir été roulé par ses complices… Saura-t-on jamais la vérité?
En tout cas, le FBI cherche toujours!
Né
à Belfast en 1958, Sam Millar a fait de la prison en Irlande du Nord
comme activiste politique, et aux États-Unis comme droit commun. De
retour à Belfast où il vit toujours, il est devenu écrivain. Après deux
romans, Poussière tu seras et Redemption Factory, et le best-seller international On the Brinks, il a commencé la série policière Karl Kane, à paraître au Seuil.
Traduit de l’anglais (Irlande) par Patrick Raynal
source : www.seuil.com
Mon avis : le stupéfiant thriller autobiographique de l'Irlandais Sam Millar, une vraie bombe littéraire ! Où quand la réalité dépasse la fiction, et de loin...
À l'heure où la grande tendance actuelle dans les "prestigieux" milieux littéraires internationaux, et bien sûr américains avant tout, est à la creative non-fiction, à la littérature-reportage et que j'imagine que nombre d'ateliers d'écriture doivent plancher dur sur ce nouveau phénomène, Sam Millar les aura tous devancé, j'imagine sans même s'en rendre compte ou s'en soucier, lorsqu'il a entrepris d'écrire On the Brinks.
Pourtant, j'imagine à quel point la rédaction de ce livre a du être dure pour lui qui aura non seulement vécu l'impensable, l'incroyable, et à plusieurs reprises en plus, mais qui y aura aussi et surtout survécu pour pouvoir enfin retourner vivre avec sa famille dans son pays, l'Irlande du Nord. Et à ce moment-là, devenir rapidement un grand écrivain. On the Brinks en témoigne définitivement.
Après un prologue éblouissant et digne d'une scène hollywoodienne, son récit est découpé en deux grandes parties, elle-mêmes rythmées de chapitres courts qui, introduits ou illustrés chacun par une ou deux exergues d'un à-propos emblématique de la puissance et de la clarté de l'homme et de son écriture, témoignent tous de scènes mémorables.
La première partie est consacrée à sa vie à Belfast, dans une Irlande du Nord catholique soumise, assiégée et occupée par un empire britannique et protestant d'une cruauté implacable, bien décidé à pulvériser cet îlot de résistance, cette grande nation irlandaise qui reste chevillée au coeur de ses habitants du Nord. Le tout jeune Sam Millar, qui souffre de l'absence de son père mais aussi de la dérive psychologique de sa mère, pour qui la vie quotidienne et misérable de l'époque est devenue insupportable, en garde des visions orwelliennes lorsqu'il réalise à quel point lui et ses semblables, en plus de vivre dans une pauvreté extrême, sont considérés comme de minuscules fourmis à écraser par l'ennemi. Quelques années plus tard, tout content d'être amené par son frère dans sa voiture à la manifestation pacifique pour les droits civiques, il voit alors de ses propres yeux le sang innocent couler à flot. Le sien ne fait qu'un tour et il s'engagera alors dans le militantisme nationaliste.
« Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'était Derry, mais ça sonnait de façon magique.(...)Nous étions le 30 janvier 1972 et personne n'imaginait le terrible cauchemar qui nous attendait. C'est devenu le moment phare de ma vie, un baptême du feu dans le monde réel d'un nationaliste en Irlande du Nord. »
« Mon père pleurait presque quand nous sommes rentrés et qu'il nous annonça la terrible nouvelle : "Les Anglais ont assassiné 13 personnes innocentes. J'ai cru que vous étiez parmi eux." Mon frère ne disait rien. Son silence parlait pour lui : pas question qu'ils s'en sortent comme ça. Le monde ferait triompher la justice. Nous étions vraiment d'une naïveté risible à l'époque. »
D'ailleurs, en enchainant par la suite quelques petits boulots, dont un dans un abattoir alors qu'il aime tant les animaux et qu'il quittera au bout de quelques jours, Millar, avec son écriture rageuse, sèche et tranchante aigusera une description apocalyptique du quotidien dans un abattoir et en fera une métaphore parfaite du Système qui broie alors les catholiques d'Irlande du Nord.
Seule son incroyable force morale le sauvera de la mort à tant de reprises, lui et quelques uns de ses compagnons de lutte et de cellules qui ne lâcheront rien et continueront à ne pas se soumettre au Système.
Après cette première partie dramatique et poignante, justement parce que dépourvu du moindre pathos, et qui permettra en plus à n'importe quel lecteur d'apprendre ce qui a pu se passer il n'y pas si longtemps en Irlande et pourquoi - sans non plus tomber dans les descriptions historiques ou politiques difficiles à saisir et qui plombent parfois d'autres romans consacrés à cette période irlandaise - la seconde est, elle, beaucoup plus légère.
L'humour à froid dont Sam Millar ne se départit jamais et qui fait partie intégrante de sa plume fonctionne ici à merveille. L'Irlandais se révèle même être un dialoguiste particulièrement talentueux, parvenant à brosser les portraits irrésistibles de personnages secondaires qui font mouche et fonctionnent avec une rare efficacité.
Je ne suis pas prêt d'oublier le père de son patron quand il a été croupier dans un casino clandestin, par exemple !
En réalité, tout au long de cette seconde partie d'On the Brinks, le lecteur tourne les pages compulsivement, estomaqué par un récit plein de surprises, parfois traversé de passages poétiques ou d'un brin de nostalgie quand on constate à quel point Sam a toujours aimé les comic books. Et cette irrésistible fraîcheur, cette légèreté dont fait preuve à tout moment Millar après avoir vécu le pire à Long Kesh, les nombreuses trahisons et désillusions de l"époque, ce mélange unique entre un homme revenu de tout et qui, malgré tout, a su garder une petite part de naïveté et conserver encore aujourd'hui un peu de son âme d'enfant, tout cela illumine définitivement tout le reste d'On the Brinks. La preuve : il garde même des révélations jusqu'à l'avant-dernier paragraphe de son épilogue, quel sale gosse ce Sam Millar !
On the Brinks est LA pépite de l'année. Ou, plus exactement, ce livre est grand, tout simplement, parce que son auteur n'est pas qu'un sacrément bon écrivain. Sam Millar est un grand homme, un homme profondément bon. La lecture d'On the Brinks a confirmé de manière éblouissante ce que j'avais pressenti lorsque j'ai eu la chance de le rencontrer en mars dernier à Lyon, à l'occasion des Quais du Polar 2013.
À l'image des héros qui le fascinaient tant, gamin, dans les comics qu'il dévorait chaque fois qu'il pouvait s'en procurer un, Millar est pour l'Irlande du Nord, c'est-à-dire pour toute la grande nation irlandaise, l'un de ses héros, sans qui elle n'existerait vraisemblablement plus aujourd'hui.
Si vous n'avez qu'un livre à lire cette année, lisez sans hésiter On the Brinks. Vous ne serez pas déçus !
Sam Millar, par son engagement et son combat exemplaire, fait partie de ces Âmes qui brûlent et dont chaque nation a tant besoin pour pouvoir survivre par les temps périlleux qui couvent.
(Photo : http://leblogdupolar.com/)
(Photo : http://leblogdupolar.com/)
On the Brinks, de Sam Millar [On the Brinks, the extended edition, 2009], traduit de l'anglais (Irlande) par Patrick Raynal, Editions du Seuil, coll. Seuil Policiers, 2013.
samedi 27 juillet 2013
Trois cercueils blancs - Antonio Ungar (Noir sur Blanc/Notabilia)
Présentation de l'éditeur :
José Cantoná, être grotesque et dérisoire entretenu par son vieux père, n’a rien d’un héros. Mais l’assassinat de Pedro Akira, leader de l’opposition au régime dictatorial du président de la République du Miranda, le très minuscule Don Tomás Del Pito, va changer son destin. Sosie parfait du charismatique Akira, le voilà convaincu de se mettre dans la peau du héros, dont la mort n’a pas été rendue publique, afin de jeter à bas le régime pitiste. Que se passe-t-il quand il tombe amoureux de sa belle et silencieuse infirmière, Ada ? Qu’arrive-t-il à un imposteur qui peu à peu incarne le personnage qu’il joue ? Pourchassé par ses ennemis (les tueurs de Del Pito, les militaires, les narcotrafiquants, les escadrons de la mort) et trahi par ses amis, le faux Akira prend la fuite avec sa belle. Dès lors, le roman avec ses épisodes hilarants se transforme en un thriller effréné, où la mort guette à chaque instant.
Satire violente de certains régimes latino-américains, Trois cercueils blancs est porté par une voix sauvage et imprévisible.
source : www.leseditionsnoirsurblanc.fr
Mon avis :
J'ai reçu ce roman dans le cadre de la dernière opération Masse critique de Babélio parmi une sélection de plusieurs titres qui m'intéressaient. C'était en plus pour moi l'occasion de découvrir la nouvelle collection Notabilia dirigée par Brigitte Bouchard aux éditions Noir sur Blanc.
J'avais sélectionné celui-ci pour son côté "thriller sud-américain", et pour les situations et aventures burlesques que laissait sous-entendre le résumé, avec cette fameuse substitution de personnalité politique en pleine campagne électorale par un sosie qui me plaisait bien comme idée de départ. Or, j'avoue qu'au final, cette intrigue de base paraît bien réductrice tant ce roman du Colombien Antonio Ungar est atypique et parle essentiellement d'autre chose.
La première, évidente, est la satire violente et précise de ces régimes politiques d'Amérique du Sud, passés ou présents.
Le choix de transposer son histoire dans un pays imaginaire, ici la "République du Miranda", permet à l'auteur de décortiquer le fonctionnement de ces régimes tyranniques et gangrénés par la corruption mais qui, comme toujours dans ces cas-là, se disent démocratiques - comme l'étaient par exemple les sinistres Républiques "populaires" ou "démocratiques" communistes du XXè siècle à travers le monde - pour mieux en présenter un exemple-type, un schéma parfaitement réaliste et simple, à son lecteur.
Un président omnipotent qui a su placer sa famille et ses amis à la tête de toutes les grandes institutions du pays, médias officiels compris, une armée qui lutte soit-disant contre la guérilla stalinienne et les trafiquants de drogue alors qu'elle est le rouage essentiel pour déposséder les paysans de leurs terres au profit du président, une large coalition d'opposants politiques emmenés par un leader qui se veut la voie des pauvres - nombreux ! - mais dont une bonne partie des cadres principaux sont très satisfaits des places acquises qui leur assurent déjà pouvoir et argent.
Avec par exemple des descriptions de personnages irrésistibles, l'humour est bien présent dans cette violente mais parfaite parodie de ce pouvoir totalitaire, qui fonctionne aussi comme un miroir et nous interroge également nous, Occidentaux, sur nos propres "démocraties". Car Antonio Ungar en profite aussi pour écorcher la "grande" presse internationale - entendre européenne et américaine - à travers le reportage favorable d'une journaliste espagnole qui prend ses sources dans l'entourage du dictateur ou au contraire l'absence totale d'articles consacrés au Miranda dans la sacro-sainte presse américaine. Ce qui vaut un portrait croustillant de ma presse américaine institutionnelle qui, comme dans nos pays, ne voit l'actualité internationale qu'à travers ces fameux "évènements marquants", et de l'intellectuel occidental (et donc cosmopolite) moyen : « (...) je me retrouve dans la peau d'un intellectuel de Brooklyn en pantoufles. Dans cet état d'esprit, et tout en imaginant la tasse correspondante de bon café, les cigarettes françaises et la musique ethnique, je lis dans le New York Times lui-même plusieurs articles joliment rédigés au sujet d'un coup d'état en Indonésie, d'une famine en Ethiopie, d'un raz-de marée en Inde, d'une épidémie en Chine et d'un manque scandaleux de chefs italiens dans les meilleurs restaurants de pâtes de Manhattattan.»
Mais d'articles sur l'actualité du Miranda et la tentative de meurtre envers le candidat de l'opposition à l'élection présidentielle qui s'y déroule, le narrateur José Cantoná n'en trouvera pas...
En réalité, c'est à ce narrateur que le lecteur devra avoir la patience de s'accoutumer pendant au moins les 50 premières pages, cette première partie laborieuse intitulée « Avant de commencer ».
On a du mal à supporter l'inaction, l'absurdité et le ton employé par ce José Cantoná, homme ridicule et maniéré, enfermé dans sa propre bulle et qui, à la quarantaine, vit encore chez son père en passant son temps à jouer de la contrebasse, à contempler les étoiles fixées sur le plafond de sa chambre les nombreuses fois où il s'allonge sur son lit et à enchainer les cocktails à base de vodka. C'est pourquoi l'humour présent fait souvent sourire intérieurement tandis qu'on est à la limite de l'exaspération, attendant impatiemment que les choses "bougent".
Et même lorsqu'on dépasse ces 50 pages en guise d'introduction et que le récit commence enfin à se rythmer petit à petit, la lecture reste malgré tout empreinte d'étrangeté, voire d'onirisme, comme si on évoluait dans un univers encore ouaté.
Ce phénomène est en fait un parti-pris de l'auteur et de ses choix temporels et narratifs. On s'en rend compte dès la rencontre entre José Cantoná - lorsqu'il endosse ce qu'il va un peu trop prendre comme le rôle de sa vie, celui de sosie officiel de Pedro Akira, le fameux candidat présidentiel d'opposition « révolvérisé » quelques heures plus tôt mais que ses conseillers politiques vont faire croire à tous qu'il a en réalité survécu et se trouve à l'hôpital pour y subir les opérations et soins nécessaires à la reprise de la campagne électorale - et la jeune et jolie infirmière Ada.
Mais le début d'une grande histoire d'amour et la prise de conscience de la réalité funeste que traverse son pays et de l'enjeu réel qui pèse de tout son poids sur ses épaules agiront vite comme déclencheur pour Cantoná.
Dès lors, le rythme s'accèle, les aventures et surprises se multiplient et on ne décroche plus de cette histoire qui oscille sans cesse entre comédie et tragédie.
Avec en plus les meurtres et les trahisons, l'amour d'un côté et l'amitié de l'autre qui s'intensifient inexorablement, Trois cercueils blancs prend toute sa force romanesque et toute sa puissance dramatique, et aspire définitivement le lecteur pour mieux l'interpeler et lui tendre un miroir - troublant et dérangeant.
On peut ne pas accrocher du tout dès le début. Sinon, la patience sera récompensée avec ce roman exigeant car atypique et à apprivoiser.
Subtil, intelligent et entêtant, il sera alors difficile de ressortir totalement indemne de Trois cercueils blancs.
PS : La présentation et la maquette, signées Paprika, de la collection Notabilia m'ont particulièrement plu, avec les feuilles de garde intérieures rouges qui relèvent le visuel en noir et blanc. Une vraie réussite, qui participe à faire de magnifiques "objets livres" comme je les aime tant ! En tout cas, une collection à surveiller.
Trois cercueils blancs, de Antonio Ungar [Tres Ataúdes Blancos, 2010], traduit de l'espagnol (Colombie) par Robert Amutio, éditions Noir sur Blanc, coll. Notabilia, 2013.
vendredi 28 juin 2013
Pommes - Richard Milward (Asphalte/Points Seuil) : un régal !
Présentation de l'éditeur :
Adam aime Eve. Eve sait à peine qui est Adam. Adam tente de survivre aux raclées de son père en écoutant les Beatles. Eve s'oublie dans l'alcool, la drogue et le sexe sans plaisir.
Dans les quartiers ouvriers de Middlesbrough, au nord de l'Angleterre, l'expérience de la vie est souvent très violente. À quinze ans, Adam et Eve ne le savent que trop bien.
Ce ne sont pourtant que des enfants.
Né à Middlesbrough en 1984, Richard Milward a publié son premier roman, Pommes, à 22 ans. Depuis, il a étudié les Beaux-Arts à Londres.
Il peint, écrit et travaille à l'adaptation cinématographiques de Pommes.
Les éditions Asphalte viennent de publier (mars 2013) son second roman, Block Party (: un roman à dix étages).
> Entretien avec l'auteur sur le blog des éditions Asphalte
> Site de l'auteur : www.richardmilward.com
Mon avis : Amour, amitié, drames, cancer, viol, apprentissage de la vie à la dure, sex, drugs & rock'n'roll...
Enorme coup de coeur pour ce premier roman du jeune Richard Milward, Pommes.
Reçu avec le reste du "Manifeste des Enfants sauvages" publié par Points en début d'année - avec notamment la nouvelle traduction de Trainspotting de l'Ecossais Irvine Welsh -, je l'ai ouvert il y a quelques jours, par hasard, après avoir lu une chronique de Bloc Party : un roman à dix étages, le second, donc, publié chez Asphalte, de Richard Milward dont le nom m'avait alors dit quelque chose.
Un coup d'oeil dans ma bibliothèque où j'avais placé les fameux bouquins, et j'en ressortais avec cette petite perle d'à peine 250 pages.
Un grand roman pour un grand-huit émotionnel, bourré de vie, cru et très noir aussi. Pour le prix d'un paquet de cigarettes, vous allez vous aussi planer, traverser des bons délires, parfois des mauvais trips, mais c'est la vie qui est comme ça, avec ou sans drogue. Espoirs et désillusions, amours et déceptions, lassitudes et gros enthousiasmes, Pommes ne verse jamais ni dans le pathos ni dans l'insouciance stérile, sans pour autant être moralisateur.
Un régal, glacé et glaçant, et pourtant pétillant, plein de couleurs et de vie. Même si la mort plane et s'incarne dans quelques scènes particulièrement dramatiques - et tristes.
Car c'est aussi un condensé de toute la violence des rapports humains, amplifiés par l'alcool ou la drogue qui fait de ce texte plein de couleurs un chef d'oeuvre. Heureusement, l'auteur, comme il le révèle dans l'interview disponible sur le blog d'Asphalte, a voulu que son roman soit "atemporel" - le meilleur moyen, sur un tel sujet, d'en faire un livre intemporel, au vu du résultat foudroyant -, et si parfois ces jeunes envoient des messages ou sentent qu'on les appelle, Dieu merci ils n'ont pas internet, comme c'était le cas dans les années 1990.
Il n'est donc pas question de réseaux sociaux qui, par leur virtualité, n'auraient alors qu'apporté morts et suicides dans de tels cas. Comme c'est déjà trop souvent le cas aujourd'hui.
L'alternance du récit entre Eve avec Adam - chez lui dans sa chambre, puceau tabassé par son père qui n'a d'yeux que pour elle, la belle, toujours souriante et qui attire tous les beaux gosses et autres mecs plus vieux parmi lesquels elle pioche instinctivement au gré de ses sorties et de ses rencontres, alors que lui n'a encore rien expérimenté, si ce n'est la musique qui le fait vibrer et oublier ses TOC -, et le langage oral du texte hypnotise le lecteur dès la première page.
La magie - noire et blanche - opère immédiatement.
Petit à petit, l'oiseau va sortir de son nid, et oubliera même les coups et autres virées à l'hôpital que peuvent engendrer la jalousie lorsqu'il parviendra ne serait-ce qu'à échanger deux phrases avec Eve. Mais le temps qu'elle le remarque, sa vie à elle continue, tandis que lui, transi d'amour, peut gamberger pendant des jours suite à un bisous sur la joue si c'est Eve qui le lui donne.
Histoire d'amour aussi magnifique qu'elliptique qui n'est d'ailleurs pas sans me rappeler celle que l'enquêteur finit par ressentir à force de côtoyer Cassie Maddox dans le sublime premier roman de Tana French (Ecorces de sang). Mais là encore, et comme dans la vie, le lecteur devra accepter de ne pas toujours tout savoir des personnages, et de comment tout cela peut finir.
Chez Milward, au bout des 245 pages, on voudrait le supplier pour qu'il écrive une suite. `Laissons plutôt les personnages de Pommes, que l'on aura connu durant une année environ et qui ont déjà tous grandis trop vite, tenter de vivre leur propre vie, enfin.
Qu'est ce que c'est bon, putain, de croquer ce roman !
À noter que, comme souvent pour les livres édités par Asphalte, une "Playlist" mixée par l'auteur est proposée : Beatles, Jefferson Airplanes, Laurent Garnier, Rolling Stones, et quelques autres feront une parfaite bande-son pour votre lecture !
Pommes, de Richard Milward [Apples, 2007], traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Asphalte éditions 2010, Points Seuil 2013, 250 pages, 6,70euros.
Adam aime Eve. Eve sait à peine qui est Adam. Adam tente de survivre aux raclées de son père en écoutant les Beatles. Eve s'oublie dans l'alcool, la drogue et le sexe sans plaisir.
Dans les quartiers ouvriers de Middlesbrough, au nord de l'Angleterre, l'expérience de la vie est souvent très violente. À quinze ans, Adam et Eve ne le savent que trop bien.
Ce ne sont pourtant que des enfants.
Né à Middlesbrough en 1984, Richard Milward a publié son premier roman, Pommes, à 22 ans. Depuis, il a étudié les Beaux-Arts à Londres.
Il peint, écrit et travaille à l'adaptation cinématographiques de Pommes.
Les éditions Asphalte viennent de publier (mars 2013) son second roman, Block Party (: un roman à dix étages).
> Entretien avec l'auteur sur le blog des éditions Asphalte
> Site de l'auteur : www.richardmilward.com
Mon avis : Amour, amitié, drames, cancer, viol, apprentissage de la vie à la dure, sex, drugs & rock'n'roll...
Enorme coup de coeur pour ce premier roman du jeune Richard Milward, Pommes.
Reçu avec le reste du "Manifeste des Enfants sauvages" publié par Points en début d'année - avec notamment la nouvelle traduction de Trainspotting de l'Ecossais Irvine Welsh -, je l'ai ouvert il y a quelques jours, par hasard, après avoir lu une chronique de Bloc Party : un roman à dix étages, le second, donc, publié chez Asphalte, de Richard Milward dont le nom m'avait alors dit quelque chose.
Un coup d'oeil dans ma bibliothèque où j'avais placé les fameux bouquins, et j'en ressortais avec cette petite perle d'à peine 250 pages.
Un grand roman pour un grand-huit émotionnel, bourré de vie, cru et très noir aussi. Pour le prix d'un paquet de cigarettes, vous allez vous aussi planer, traverser des bons délires, parfois des mauvais trips, mais c'est la vie qui est comme ça, avec ou sans drogue. Espoirs et désillusions, amours et déceptions, lassitudes et gros enthousiasmes, Pommes ne verse jamais ni dans le pathos ni dans l'insouciance stérile, sans pour autant être moralisateur.
Un régal, glacé et glaçant, et pourtant pétillant, plein de couleurs et de vie. Même si la mort plane et s'incarne dans quelques scènes particulièrement dramatiques - et tristes.
Car c'est aussi un condensé de toute la violence des rapports humains, amplifiés par l'alcool ou la drogue qui fait de ce texte plein de couleurs un chef d'oeuvre. Heureusement, l'auteur, comme il le révèle dans l'interview disponible sur le blog d'Asphalte, a voulu que son roman soit "atemporel" - le meilleur moyen, sur un tel sujet, d'en faire un livre intemporel, au vu du résultat foudroyant -, et si parfois ces jeunes envoient des messages ou sentent qu'on les appelle, Dieu merci ils n'ont pas internet, comme c'était le cas dans les années 1990.
Il n'est donc pas question de réseaux sociaux qui, par leur virtualité, n'auraient alors qu'apporté morts et suicides dans de tels cas. Comme c'est déjà trop souvent le cas aujourd'hui.
L'alternance du récit entre Eve avec Adam - chez lui dans sa chambre, puceau tabassé par son père qui n'a d'yeux que pour elle, la belle, toujours souriante et qui attire tous les beaux gosses et autres mecs plus vieux parmi lesquels elle pioche instinctivement au gré de ses sorties et de ses rencontres, alors que lui n'a encore rien expérimenté, si ce n'est la musique qui le fait vibrer et oublier ses TOC -, et le langage oral du texte hypnotise le lecteur dès la première page.
La magie - noire et blanche - opère immédiatement.
Petit à petit, l'oiseau va sortir de son nid, et oubliera même les coups et autres virées à l'hôpital que peuvent engendrer la jalousie lorsqu'il parviendra ne serait-ce qu'à échanger deux phrases avec Eve. Mais le temps qu'elle le remarque, sa vie à elle continue, tandis que lui, transi d'amour, peut gamberger pendant des jours suite à un bisous sur la joue si c'est Eve qui le lui donne.
Histoire d'amour aussi magnifique qu'elliptique qui n'est d'ailleurs pas sans me rappeler celle que l'enquêteur finit par ressentir à force de côtoyer Cassie Maddox dans le sublime premier roman de Tana French (Ecorces de sang). Mais là encore, et comme dans la vie, le lecteur devra accepter de ne pas toujours tout savoir des personnages, et de comment tout cela peut finir.
Chez Milward, au bout des 245 pages, on voudrait le supplier pour qu'il écrive une suite. `Laissons plutôt les personnages de Pommes, que l'on aura connu durant une année environ et qui ont déjà tous grandis trop vite, tenter de vivre leur propre vie, enfin.
Qu'est ce que c'est bon, putain, de croquer ce roman !
À noter que, comme souvent pour les livres édités par Asphalte, une "Playlist" mixée par l'auteur est proposée : Beatles, Jefferson Airplanes, Laurent Garnier, Rolling Stones, et quelques autres feront une parfaite bande-son pour votre lecture !
Pommes, de Richard Milward [Apples, 2007], traduit de l'anglais par Audrey Coussy, Asphalte éditions 2010, Points Seuil 2013, 250 pages, 6,70euros.
Le « Manifeste des Enfants sauvages » chez POINTS/Seuil
En février dernier, Points publiait une sélection de 7 titres donnant « la parole aux jeunes », avec un concours sous forme de quizz auquel j'ai participé. Autant dire que j'ai été particulièrement (et agréablement) surpris lorsqu'il y a plusieurs semaines maintenant, j'ai eu le privilège de recevoir l'intégralité de cette sélection ! La voici, telle qu'elle est présentée sur le site du Cercle Points :
Méfiez-vous des enfants sages - Cécile Coulon
Un premier roman écrit à 18 ans qui étonne par sa force et sa maturité.
Elle
s’appelle Lua et elle déteste le chocolat noir. Enfant, elle passait
tout son temps avec Eddy, le vieux rocker marginal d’en face. Dans cette
petite ville tranquille du sud des États-Unis, il était son seul ami.
Et puis la vie a tout gâché. Lua a grandi, elle ne croit plus en Dieu.
Ses parents n’ont rien compris, rien vu. Mais cela les intéresse-t-il
vraiment ? Lua ne sera plus une enfant sage.
« Une histoire douce-amère dont l’écriture tempérée exprime avec grâce la violence des enfants sages. »
Le Figaro Magazine
Trainspotting - Irvine Welsh
Un livre culte sur la jeunesse perdue d’Edimbourg, enfin réédité en poche dans une nouvelle traduction.
Dans
la sombre Édimbourg des années 1990, Renton le malin, Sick Boy
l’ambitieux, Franco le sociopathe, Spud l’égaré et Tommy l’innocent
partagent tout : les petites combines, l’assurance-chômage et la drogue,
sous toutes ses formes. Entre deux pintes, après un fix ou une baston,
ils racontent la violence d’un quotidien misérable dominé par la rage.
Une rage qui les anime tous. La rage de vivre.
« Irvine Welsh torture la langue pour coller à la détresse d’une jeunesse au bord du néant. »
Le Monde
Pommes - Richard Milward
Un livre rock et trash sur la jeunesse anglaise.
Adam
aime Eve. Eve sait à peine qui est Adam. Adam tente de survivre aux
raclées de son père en écoutant les Beatles. Eve s’oublie dans l’alcool,
la drogue et le sexe sans plaisir. Dans les quartiers ouvriers de
Middlesbrough, au nord de l’Angleterre, l’expérience de la vie est
souvent très violente. A quinze ans, Adam et Eve ne le savent que trop
bien. Ce ne sont pourtant encore que des enfants.
« Quand L’Attrape-coeurs rencontre les Arctic Monkeys. »
The Times
Les Sopranos - Alan Warner
Prix Saltire du meilleur livre écossais.
Le
concours de chorale de leur école écossaise de bonnes sœurs ? Les
Sopranos n’en ont rien à faire. Manda, Chell, Kylah, Finn et Orla
veulent rendre cette virée en ville inoubliable. À 17 ans, tout ce
qu’elles ont en tête, c’est l’alcool, les fringues, les mecs, perdre le
concours pour rentrer à temps et enflammer le dancefloor. Et l’amitié.
Parce que c’est tout ce qu’elles ont au monde, l’amitié.
Les aventures déjantées de quatre adolescentes passablement délurées.
Les Etoiles dans le ciel radieux - Alan Warner
Sélectionné pour le Man Booker Prize 2010.
Voilà
des semaines qu’elles attendaient ça ! Les Sopranos se retrouvent pour
partir en vacances. Manda, Chell, Kylah, Finn et Kay ont quitté le
lycée. Toutes ont suivi des chemins différents. Malgré les failles
naissantes dans leur amitié, elles n’ont pas perdu le sens de la fête.
Entre gueule de bois et perte de passeport, l’aventure commence dès
l’aéroport… qu’elles ne sont pas prêtes de quitter !
«
Une sitcom pop et brillante qui enchaîne les péripéties et les
répliques fracassantes à la vitesse à laquelle les fi lles éclusent
leurs pintes. On rit à chaque page. »
Les Inrockuptibles
Cheese Monkeys - Chip Kidd
Un roman satirique et tendre sur la jeunesse des années 1950.
Un auteur plébiscité par Bret Easton Ellis, James Ellroy et Jay McInerney.
Un auteur plébiscité par Bret Easton Ellis, James Ellroy et Jay McInerney.
À
la fin des années 1950, un adolescent désabusé intègre une école d’art
et choisit par accident un cours d’introduction au dessin. Le
professeur, Winter Sorbeck, séducteur et fascinant, teste ses élèves
avec une exigence sadique. En proie aux affres et émois de la jeunesse,
l’étudiant, alter ego de papier de Chip Kidd, découvre grâce à son
pygmalion un monde artistique jamais envisagé : le graphisme.
« Jamais un auteur n’a décrit avec autant d’humour et de tendresse l’adolescence des jeunes Américains. »
Bret Easton Ellis
Precious - Sapphire
Une adolescente d’Harlem prend la parole dans une langue pleine de rage et de poésie.
Precious,
seize ans, claque la porte. Elle ne se laissera plus cogner par sa
mère, ni violer et engrosser encore une fois par son père. Jamais. Virée
de l'école, elle envisage une nouvelle vie, loin de Harlem et du ghetto
afro-américain de son enfance. Elle veut apprendre à lire et à écrire,
raconter son histoire à travers des poèmes et élever dignement son fils.
« Le réalisme sans concession de ce roman rap du désespoir force le respect. »
Lireretrouvez-la sélection sur le site : www.lecerclepoints.com
Libellés :
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Manifeste des enfants sauvages,
Méfiez-vous des enfants sages,
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Sapphire
13e NOTE Editions : Des histoires cousues de fil noir
Auteurs extrêmes sous haute tension
Oui, je sais, je débarque. Cette petite maison d'édition, déjà grande de par son énergie, son professionnalisme, ses maquettes et son identité visuelle, est l'un de mes grands coup de coeur de cette année.
Tout à commencer à l'occasion d'une une visite sur un site de vente en ligne, où le titre d'un article m'avait (forcément) accroché et intéressé : « 13e Note, littérature enragée ! ». Enragé que je suis (mais tout gentil, je rassurez-vous!), je ne pouvais que jeter un oeil à ce qu'avait rédigé ce vendeur de la Fnac (damned ! J'ai failli rester discret...). Et dans la liste des premières publications qu'il avait dressées, un certain Rob Roberge avait attiré mon attention.
Doublement même, puisque 6 ans plus tôt, j'avais acheté son premier roman noir, Panne sèche, paru alors en Série Noire. Branle-bas de combat parmi mes étagères puis mes cartons, jusqu'au verdict implacable de stupidité : je l'avais revendu quelques années plus tôt, quand j'avais eu besoin d'argent et alors que j'avais encore le cerveau suffisamment embrumé pour ne pas me rendre compte de l'énorme erreur que je commettais. Toujours est-il que s'il n'avait vraisemblablement pas eu le succès escompté pour la SN, c'est toujours un excellent signe lorsqu'une maison d'édition redonne sa chance à un auteur déjà passé à la trappe de la rentabilité dans notre beau paysage éditorial. [ Un peu comme Stock et sa nouvelle collection La Cosmopolite Noire qui a eu l'extrême bon goût littéraire de republier l'Irlandais Adrian McKinty au printemps, alors que ses quatre précédents romans, dont une trilogie culte, n'avaient là encore pas récolté le succès escompté par la même SN. (Petit clin d'oeil à son traducteur d'alors, Patrice Carrer, désormais directeur d'ouvrages chez 13e Note !) ]
Ce Rob Roberge venait donc d'être (miraculeusement) retraduit en France par cette toujours très juste 13e Note, avec La tête à l'envers, les pieds au mur en juin 2012.
Doublement même, puisque 6 ans plus tôt, j'avais acheté son premier roman noir, Panne sèche, paru alors en Série Noire. Branle-bas de combat parmi mes étagères puis mes cartons, jusqu'au verdict implacable de stupidité : je l'avais revendu quelques années plus tôt, quand j'avais eu besoin d'argent et alors que j'avais encore le cerveau suffisamment embrumé pour ne pas me rendre compte de l'énorme erreur que je commettais. Toujours est-il que s'il n'avait vraisemblablement pas eu le succès escompté pour la SN, c'est toujours un excellent signe lorsqu'une maison d'édition redonne sa chance à un auteur déjà passé à la trappe de la rentabilité dans notre beau paysage éditorial. [ Un peu comme Stock et sa nouvelle collection La Cosmopolite Noire qui a eu l'extrême bon goût littéraire de republier l'Irlandais Adrian McKinty au printemps, alors que ses quatre précédents romans, dont une trilogie culte, n'avaient là encore pas récolté le succès escompté par la même SN. (Petit clin d'oeil à son traducteur d'alors, Patrice Carrer, désormais directeur d'ouvrages chez 13e Note !) ]
Ce Rob Roberge venait donc d'être (miraculeusement) retraduit en France par cette toujours très juste 13e Note, avec La tête à l'envers, les pieds au mur en juin 2012.
Et puis, il y a eu tous ces noms d'auteurs qui me disaient quelque chose, mais dont bizarrement, le prénom ne correspondait pas. Fante, ça d'accord, mais pourquoi Dan, alors que ma mémoire reptilienne avait enregistré comme prénom correspondant John (merci à 10-18 et à leur exemplaire offert de Demande à la poussière, dudit John...Fante)? Bref, je pense que vous voyez où je veux en venir.... Et puis plein d'autres !
Fin mars dernier, je me rends en catastrophe, ou plutôt contre toute attente, aux Quais du Polar à Lyon. Et je suis interloqué dès le début par l'Américain Kent Anderson, d'autant plus que je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam. Mais trône fièrement à côté de lui une pile mettant en valeur un remarquable petit objet, un livre, Pas de saison pour l'enfer. Accroché, il me semble, à la table derrière laquelle l'auteur est assis, un bandeau indique : « Par l'auteur de Sympathy for the devil ».
Saluons entre parenthèses la toujours excellente collection Folio Policier qui a eu la bonne idée de rééditer ce classique dont le titre ne me disait alors que très vaguement quelque chose...
L'auteur, s'adressant à moi, m'a fait comprendre, grâce à une charmante jeune femme qui se tenait au même stand, que son nouveau livre « ne parle pas que de guerre, mais aussi d'agneaux et de chevaux ». Décontenancé et intéressé, j'étais. Avec cette sensation qu'il s'agissait d'un grand auteur à lire. Dommage cela dit que je ne lui ai pas acheté sur le coup son livre, qu'il se serait fait un plaisir de me dédicacer. Ce n'était qu'à mon arrivée dans la grande salle des dédicaces, je voulais faire d'abord un tour, etc... mais je compte bien me rettraper au plus vite, notamment en faisant un coup double avec ces deux récits.
Pour abréger là, et parce qu'il reste un mois pour en profiter, sachez que les éditions 13e Note, pour l'achat de deux titres parmi leur catalogue, vous offrent le livre d'Alfredo Morano, Le journal de Sharon. Débrouillez-vous pour trouver une librairie proche de chez vous qui participe à l'opération !
Dans leur catalogue, des auteurs comme Barry Gifford (Sailor et Lula, paru au début des années 1990 chez Rivages et adapté au cinéma), Tony 0'Neill, Jerry Stahl, Patrick O'Neil, Charles Bukowsky, Dan Fante, Mark SaFranko et tant d'autres que vous retrouverez sur leur site : www.13enote.com.
Et n'oubliez pas qu'ils ont également lancé depuis 1 an leur propre collection poche, « Pulse », composée de titres déjà parus en grand format chez eux, et d'inédits !
Je les remercie pour leur gentillesse et l'envoi de leur (très beau, lui aussi) catalogue !
Saluons entre parenthèses la toujours excellente collection Folio Policier qui a eu la bonne idée de rééditer ce classique dont le titre ne me disait alors que très vaguement quelque chose...
L'auteur, s'adressant à moi, m'a fait comprendre, grâce à une charmante jeune femme qui se tenait au même stand, que son nouveau livre « ne parle pas que de guerre, mais aussi d'agneaux et de chevaux ». Décontenancé et intéressé, j'étais. Avec cette sensation qu'il s'agissait d'un grand auteur à lire. Dommage cela dit que je ne lui ai pas acheté sur le coup son livre, qu'il se serait fait un plaisir de me dédicacer. Ce n'était qu'à mon arrivée dans la grande salle des dédicaces, je voulais faire d'abord un tour, etc... mais je compte bien me rettraper au plus vite, notamment en faisant un coup double avec ces deux récits.
Pour abréger là, et parce qu'il reste un mois pour en profiter, sachez que les éditions 13e Note, pour l'achat de deux titres parmi leur catalogue, vous offrent le livre d'Alfredo Morano, Le journal de Sharon. Débrouillez-vous pour trouver une librairie proche de chez vous qui participe à l'opération !
Dans leur catalogue, des auteurs comme Barry Gifford (Sailor et Lula, paru au début des années 1990 chez Rivages et adapté au cinéma), Tony 0'Neill, Jerry Stahl, Patrick O'Neil, Charles Bukowsky, Dan Fante, Mark SaFranko et tant d'autres que vous retrouverez sur leur site : www.13enote.com.
Et n'oubliez pas qu'ils ont également lancé depuis 1 an leur propre collection poche, « Pulse », composée de titres déjà parus en grand format chez eux, et d'inédits !
Je les remercie pour leur gentillesse et l'envoi de leur (très beau, lui aussi) catalogue !
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