mardi 25 juin 2013

On the Brinks - Sam Millar (Seuil) : La bombe irlandaise de l'année signée d'un M comme Millar !

> 2013, année irlandaise... #1 

> Coup de cœur

Présentation de l'éditeur (j'approuve à 100%) :
«Sa vie, telle qu'elle est décrite dans On the Brinks, est une histoire conçue pour Hollywood à plus d'un égard.» Gary Craig, Democrat and Chronicle.

De fait, le spectaculaire récit autobiographique de Sam Millar a tout d'un thriller. À ceci près que si on lisait pareilles choses dans un roman, on les trouverait bien peu crédibles.
Catholique, Millar combat avec l'IRA et se retrouve à Long Kesh, la prison d'Irlande du Nord où les Anglais brutalisent leurs prisonniers. Indomptable, il survit sans trahir les siens : voilà pour la partie la plus noire, écrite avec fureur et un humour constant.
Réfugié aux États-Unis après sa libération, il conçoit ce qui deviendra le 5e casse le plus important de l'histoire américaine. La manière dont il dévalise le dépôt de la Brinks à Rochester, avec un copain irlandais, des flingues en plastique et une fourgonnette pourrie, est à ne pas croire. Même Dortmunder, dans un roman de Westlake, s'y prendrait mieux. Il n'empêche, le butin dépasse les 7 millions de dollars ! Un procès et une condamnation plus tard, il retrouve la liberté, mais entretemps, la plus grande partie de l'argent a disparu. Millar semble avoir été roulé par ses complices... Saura-t-on jamais la vérité ? En tout cas, le FBI cherche toujours !

Né à Belfast en 1958, Sam Millar a fait de la prison en Irlande du Nord comme activiste politique, et aux États-Unis comme droit commun. De retour à Belfast où il vit toujours, il est devenu écrivain. Après deux romans, Poussière tu seras et Rédemption Factory, et le best-seller international On the Brinks, il a commencé la série policière Karl Kane, à paraître au Seuil.
Quand un éditeur et un traducteur a des couilles comme Patrick Raynal et de la suite dans les idées, le lecteur a de la chance. Quand on aime les polars irlandais comme moi (merci Adrian McKinty, ancien de la Série Noire, miraculeusement réapparu chez Stock avec Une terre si froide, premier opus d'une trilogie dont la suite est prévue pour octobre - je vous en reparle bientôt), et que l'on a pu goûter à leurs charmes irrésistibles, notamment à cette écriture tellurique qui raconte en filigrane l'histoire de la nation irlandaise, ses passions, ses haines, ses gangs et son libéralisme qui ravage tout, on en redemande. Forcément. Tana French m'avait fait un effet fou avec son premier roman noir, Ecorces de sang (paru initialement sous le titre La mort dans les bois). Sam Millar, j'en avais entendu parler, en bien certes, mais c'est tout. Donc, inutile de préciser que quand j'ai appris la parution au Seuil d'On the Brinks ainsi que ce qu'avait été la vie de Sam Millar, mon sang n'a fait qu'un tour. Un polar ? Une autobiographie ? Les mémoires d'un nationaliste irlandais ? La seconde vie aux USA ? Jusqu'à son retour en Irlande du Nord où il est devenu écrivain ?... Tout cela me fascinait, me passionnait d'avance. Le moins qu'on puisse dire est que je n'ai pas été déçu. Non, au contraire même. Il faut lire On the Brinks pour le croire. D'ailleurs, on s'étonne même que Sam Millar soit encore en vie, et qu'il ait pu - enfin - retrouver son Irlande natale, et avec femme et enfants en plus !
À vrai dire, on comprend très vite, avant même de lire l'un de ses livres, qui peut être Sam Millar lorsqu'on a la chance, comme moi, de l'avoir rencontré aux Quais du Polar cette année, par exemple.
Encore une fois, quand la foule patientait des heures pour des dédicaces d'Harlan Coben, je me suis très vite retrouvé devant les table des plus grands - écrivains ou traducteur-éditeur. Ils étaient alignés, pas toujours ensemble au même moment, mais Sam Millar était entre John Burdett, l'immense auteur de Bangkok 8 ou du Pic du Vautour qui vient de paraître, et Patrick Raynal, traducteur et premier éditeur de Sam Millar. Raynal a depuis fait en sorte que les livres du grand Irlandais atterrissent  entre de bonnes mains, celles d'une autre traductrice et éditrice de talent, Mari-Caroline Aubert, laquelle a repris depuis environ 2 ans la direction de la collection Seuil Policiers.
Sam Millar est un grand, dans tous les sens du terme. Je l'ai compris quand, il m'a soigneusement dédicacé ses mémoires en forme de thriller et la version poche de Poussière tu seras, son premier roman à avoir été publié en France, maintenant disponible en Points Seuil.
« To Norbert. Merci ! Sam. », j'ai pu lire, bien après qu'il se soit levé de sa chaise pour me remercier droit dans les yeux et me serrer franchement la main. Court, sobre, efficace.
Comme son écriture, qui elle est d'une maîtrise stupéfiante.
Maintenant que j'ai lu On the Brinks, je sais aussi que c'est un survivant (incroyable !), et un héros irlandais. Et je le remercie à mon tour, pour tout.
Je reviendrai vous parler du livre très vite, il faut encore que je me remette les idées au clair. Foncez sur On the Brinks, surtout si vous aimez le polar : c'en est un, et un des meilleurs. À tel point que déjà, vous en savez suffisamment pour ne pas être déçu en l'achetant et en le lisant. On the Brinks fait figure d'une bombe à fragmentation, mais littéraire celle-ci, que Sam Millar vient de lâcher au printemps, en France ! Vous allez vous régaler...

[À suivre]

> le site de l'auteur : www.millarcrime.com


On  the Brinks, Sam Millar [On the Brinks, the extended edition, 2009], traduit de l'irlandais par Patrick Raynal, Editions du Seuil, coll. Seuil Policiers, 2013.

jeudi 20 juin 2013

L'Invisible - Robert Pobi (Sonatine)... est sorti en poche chez POINTS

Présentation de l'éditeur :
Jake Cole, profiler hors-catégorie au FBI, revient dans la maison où il a grandi. Son père, artiste de génie à moitié fou, est mourant. Quand le shérif du coin lui demande de l'aider à résoudre un double meurtre, tout son passé ressurgit. Jake est convaincu que son père connaît l'identité de ce dépeceur fou. Et si la clé résidait dans ces milliers de tableaux peints par son père, qui semblent constituer un étrange puzzle ?

Voilà typiquement le genre de thrillers que j'évite précautionneusement d'acheter d'habitude. Parce que les présentations à la Sonatine qui ne peuvent s'empêcher à chaque nouveau roman de citer des grands classiques comme Thomas Harris et son Silence des Agneaux, en rajoutant en plus la référence à l'un de leurs premier polars qui a cartonné, je ne les supporte plus, notamment depuis que j'ai lu deux de leurs premiers romans publiés lors de leur lancement qui en réalité étaient corrects, mais sans plus.
Quant au "fameux" Les Visages de Jesse Kellerman, fils de Faye et Jonathan Kellerman, eux-même auteurs de polars publiés au Seuil, j'avoue ne pas avoir lu, même une fois reçu en poche, d'autant plus que son intrigue semble bien directement pompé sur l'excellent polar de l'Américain Greg Iles, La Femme au portrait ! Iles est un auteur malheureusement abandonné par les Presses de la Cité depuis le départ du regretté Renaud Bombard, et la sortie en 2010 de son (très bon, lui aussi) Poison conjugal, qui du coup est le seul à être encore disponible au catalogue des Presses de la Cité, alors que tous ses précédents romans - y compris ses meilleurs comme Passion mortelle ou La mémoire du sang - sont depuis déjà un bon moment introuvables, cet éditeur ayant l'insupportable défaut de ne même pas entretenir son catalogue lorsque des romans comme ceux de Iles, même s'ils ne se vendent que correctement et se révèlent n'être avant tout que des "long-sellers". L'auteur estt encore malheureusement encore quasi-inconnu du public français alors qu'il rencontre un large succès aux USA, même s'il a réussi dès le premier coup à fidéliser un  petit cercle de lecteurs dont je fais partie. Sinon, ses romans, publiés il n'y a pourtant pas si longtemps que ça, ne seraient pas tous en rupture de stock, par exemple, en comparaison de tant d'autres ! Seuls La femme au portrait est peut-être encore disponible en Livre de poche, avec Une petite ville sans histoire paru heureusement à l'automne dernier chez Points et que, même si ce n'est pas son meilleur, j'avais pourtant beaucoup aimé aussi. Il faut dire que, comme John Katzenbach, il sait se renouveler à chaque nouveau polar, ce qui n'est pas si courant...

Mais pour revenir au Canadien Robert Pobi, j'avoue que si je viens de recevoir ce roman après avoir eu finalement envie de le lire, c'est grâce au blog de Plume de cajou et au concours qu'elle a organisé en partenariat avec les éditions Point ! Et à un petit coup de chance inespéré pour ma part !...
Donc, en attendant de vous en dire plus moi-même dès que j'aurai le temps de le lire, je ne peux que vous conseiller vivement de vous reporter à la brillante chronique qu'elle a faite de L'Invisible. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Plume de cajou a un enthousiasme communicatif, lorsqu'elle a un coup de coeur !
Merci encore à elle et à Point.

# blog de www.plumedecajou.com
# site de l'éditeur : www.lecerclepoints.com



L'Invisible, Robert Pobi (Bloodman, 2011), traduction de l'anglais (Canada) de Fabrice Pointeau, Sonatine 2012; Points, coll. Thrilller, 2013.

lundi 17 juin 2013

Luther : l'Alerte - Neil Cross (Belfond Noir) : Gagnez 5 exemplaires jusqu'au 23 juin !

Présentation de l'éditeur :

« Sur la corde raide qui s'étend entre le Bien et le Mal se tient John Luther, inspecteur à la crim' londonienne. Redoutablement intelligent, intuitif et obsessionnel, le Samaritain est aussi dangereux. Pour lui, pour ceux qui l'entourent et pour les sadiques qu'il traque. Mais après seize ans de service, cette nouvelle enquête pourrait bien devenir son pire cauchemar.
Prequel de la série éponyme créée par Neil Cross, un roman d'une noirceur inédite, à vous glacer le sang...
Dérangeant, angoissant et sans pitié, un trip dans l'infinie noirceur de l'âme humaine. Dans un Londres crépusculaire, découvrez le héros tourmenté de Luther, la série phénomène créée par Neil Cross.


Tous ses collègues s'accordent à le dire : John Luther est un excellent flic. Un homme impressionnant, par son physique, ses principes ; un détective intuitif, admiré pour ses résultats.
Mais la réalité est plus sombre. Insomnie, dépression, accès de violence, à force de côtoyer le mal, Luther est en train de perdre pied.
Une situation qui inquiète. À commencer par son épouse, impuissante à apaiser cet homme lancé dans une guerre personnelle contre le crime. Et l'enquête qui s'annonce ne va rien arranger : face à un tueur d'enfants qui joue avec ses nerfs, combien de temps encore Luther parviendra-t-il à contrôler ses démons et à rester du bon côté de la loi ? »
 (source : www.belfond.fr )
site de l'auteur : www.neil-cross.com

5 exemplaires du livres sont à gagner à l'ccasion de la Fête des Pères, grâce aux éditions Belfond, mais aussi grâce à Stephi !

Pour tenter votre chance, rendez-vous sur son blog Mille et Une Pages !


D'ailleurs, puisque Luther : l'Alerte est le troisième roman de Neil Cross publié en France, je vous parlerai bientôt de son tout premier roman, paru chez le même éditeur : L'homme qui voulait enterrer son passé, disponible en poche chez 10-18; ainsi que de Captif, son second roman.

vendredi 7 juin 2013

Mort-en-direct.com de John Katzenbach (Presses de la Cité) : Plus qu'un chef d'oeuvre de suspense psychologique, un roman noir visionnaire et précurseur !


Présentation de l'éditeur (facultative) :
« Pour retrouver la victime d'un snuff movie, un professeur de psychologie doit faire équipe avec un pédophile.

Adrian, professeur de psychologie, apprend qu'il est atteint d'une maladie dégénérative du cerveau. Ce mal incurable provoque des hallucinations, au cours desquelles il converse avec les membres de sa famille décédés : sa femme, son fils et son frère mort au Vietnam.
Un soir, il voit une jeune fille se faire embarquer de force dans une camionnette. Il est le seul à croire à un enlèvement.
Il découvre bientôt que la victime est séquestrée dans une cave et filmée vingt-quatre heure sur vingt-quatre par un couple réalisant des snuff movies.
Mais, sans l'aide de la police, Adrian doit, pour la sauver, faire appel à un spécialiste des réseaux souterrains et illégaux : un pervers sexuel en liberté surveillée.
Adrian la retrouvera-t-il avant de sombrer dans la folie ? »
 « Ce polar habilement mené évite la facilité et en suggère plus qu'il ne montre. » La Croix

« Mort-en-direct.com joue avec nos nerfs en superposant plusieurs suspenses. » Le Républicain Lorrain

« Une fois encore, l'auteur de L'Analyste, Grand prix de littérature policière en 2004, frappe fort. » Métro


source : www.pressesdelacite.com
Lire les premières pages ici

L'auteur : Né en 1950, John Katzenbach a longtemps tenu la chronique judiciaire de divers quotidiens et magazines, couvrant en particulier le procès de Ted Bundy, l'un des plus grands meurtriers en série de l'histoire américaine.
Cette expérience lui a inspiré de nombreux romans à succès comme L'Affaire du lieutenant Scott et Une histoire de fous.
Plusieurs de ses livres, dont Un été pourri et Juste cause, ont été adaptés au cinéma.
L'Analyste, son chef d'oeuvre, Grand Prix de littérature policière 2004, vient d'être réédité par les Presses de la Cité, en même temps que Mort-en-direct.com.

Site de l'auteur : www.johnkatzenbach.com

Gros coup de coeur du Pro du polar :
Le maître du suspense psychologique a encore frappé avec cet opus!!! Avec un sujet particulièrement difficile, l’auteur sait nous manipuler avec des thèmes forts et dérangeants pour la psyché humaine et une certaine dextérité pour ne pas sombrer dans la folie… La prose et l’écriture du roman servent grandement à la subtilité du style de l’auteur… EN CONCLUSION: Suspense Magistral pour un auteur de grand talent. 
Ce que j'en ai pensé :
Il serait peut-être temps de poster mon avis aussi sur ce blog, me disais-je jusqu'alors. Le problème avec ce genre de monument qu'on a tant aimé, c'est à la fois d'essayer de partager son propre coup de coeur, sans pour autant en déflorer l'intrigue. Depuis au moins un mois, je pensais à poster avant toute autre chose cet extrait particulièrement significatif, puisqu'il résume bien une partie des questions que le lecteur est amené à se poser dès le 5e chapitre, et montre déjà suffisamment d'éléments en ce qui concerne la victime pour que ceux qui s'attendraient à un déluge de sang voire de sexe, qui seraient ici plus que malvenus, ne soit pas tentés d'aller plus loin. John Katzenbach analyse ici un nouveau profil criminel absolument unique, ce qui d'ailleurs suffirait à faire de Mort-en-direct.com le roman noir précurseur du XXIè siècle, l'un de ses polars que l'on pourra ressortir dans quelques années, ou plutôt même quelques décennies, sans aucun problème.
Sauf qu'il est fait pour être lu aujourd'hui. Pour tenter aussi, en plus du délicieux frisson d'effroi qui nous fait dresser les cheveux sur la tête, de nous alerter sur les dérives d'une société et d'une génération nourrie exclusivement à la télé-réalité, aux flux d'images continus diffusés via internet ou les chaînes d'info spécialisées, ainsi que sur cet étrange et inquiétant phénomène qui fait que certains semblent ne pouvoir vivre que par procuration, via ces images et, par conséquent, l'objectif d'un appareil photo ou d'une caméra vidéo. Où chacun croit son heure de gloire venue parce qu'il aura su ou pu filmer quelque chose de "bankable", même si pour cela les situations ou les êtres humains qui se trouvent de l'autre côté de la caméra, ne deviennent qu'à leurs yeux des poupées désincarnées...
Petit "replay", donc, sur une chronique publiée sur le site Polars Pourpres, il y a déjà... près d'un mois et demi, alors que pourtant, même à l'époque, je désespérais d'avance de pouvoir faire un commentaire à peu près valable sur cet immense roman noir de John Katzenbach, ce virtuose du suspense psychologique :

Parfois, il y a des situations ou des sujets tellement extrêmes, tellement paradoxaux, mais aussi profonds que fascinants pour chacun d'entre eux , que les mots ne peuvent pas tout. Tant pour l'auteur que pour le lecteur, seule l'imagination peut alors permettre de les envisager, tous, d'une manière aussi brillante et sérieuse, certes, mais aussi de manière tout aussi vraisemblable et crédible que possible.

Parce que John Katzenbach est parvenu a un tel niveau au bout d'une trentaine d'années de carrière, alors il aura pu réussir cet improbable challenge, cette invraisemblable réussite.
Il faut, déjà, oublier à quel point L'Analyste ou Une Histoire de fous étaient, eux aussi, il y a déjà près du décennie, brillants et uniques.

Seuls ceux qui sauront prendre le temps de lire son nouveau roman avant tout pour ce qu'il est, et restera toujours, autrement dit un monument du roman noir - c'est-à-dire une littérature populaire, à destination du plus grand public et non de je-ne-sais quels experts -, seuls ceux-là auront donc la disponibilité nécessaire pour simplement apprécier un bon livre, et alors savourer ce nouveau Katzenbach à sa juste valeur.
Celle, non pas du thriller du moment - puisqu'il le sera toujours dans 10 ans - mais, très certainement aussi, de par l'ampleur et l'exactitude des sujets abordés, celle d''un - déjà - grand classique, d'un véritable chef d'oeuvre.

Et je pèse mes mots. Je n'ai jamais rien lu de tel.

Mais justement aussi parce qu'il est d'une brûlante actualité, je n'espère pas non plus avoir l'occasion de relire à l'avenir trop de polars qui aborderont ce type de sujets.
Encore moins mêlés les uns aux autres.
Peu d'auteurs me semblent capables de réussir ce que John Katzenbach sera, malgré tout, parvenu à atteindre avec Mort-en-direct.com.

Le monde est malade, la société plus déviante que jamais, et il m'étonnerait que je puisse découvrir tant de sujets aussi intéressants les uns que les autres, aussi magistralement traités que dans ce grand moment de littérature.
Evidemment qu'il faut le lire.
Ne serait-ce que pour comprendre à quel point nous en sommes arrivés.

Inoubliable, unique, sans la moindre scène de torture, de meurtre ou de sexe qui soit explicite, John Katzenbach s'est déjà inscrit parmi les grands mais rares écrivains de ce - décidément - si noir XXIème siècle.

Un immense roman dont il est absolument impossible de ressortir psychologiquement indemne. On en ressort différent, autre.

Voilà ce dont un écrivain comme Katzenbach est capable d'offrir à son lecteur, comme mise à jour d'une vision du monde actuelle - mais tel qu'il est vraiment.
Une vision, forcément, d'une noirceur d'autant plus infinie qu'elle est également parfaitement pertinente et crédible. Et donc, à tout point de vue, plus que jamais vraisemblable.

Ce roman est aussi et avant tout, il faut le dire, bien plus qu'un simple roman : c'est un véritable choc.

Mais il aurait de toute façon fallu qu'un jour, un écrivain s'y attèle enfin.
John Katzenbach l'aura fait, et c'est en cela, justement, qu'il est déjà et qu'il restera, quoiqu'il arrive, un immense écrivain et un auteur culte.


Pour terminer, mieux vaut à mon avis ne pas tenter de lire Mort-en-direct.com d'une traite, comme n'importe quel autre polar.
Ce serait à mon avis une erreur, parce que ce serait prendre le risque de saturer au bout de la centième page.
Il faut comprendre que l'alchimie complexe de ce roman demande, simplement, un minimum d'attention et de disponibilité du lecteur.
Ne le lisez pas non plus en même temps qu'un autre, car là aussi, du coup, ça pourrait tout gâcher, de la même manière.

Et pourtant, ce n'est même pas que ce thriller soit complexe, trop savant ou trop touffu : au contraire, même.

Mais qui voudrait boire une bouteille de whisky cul-sec ?
Et à quoi bon ? Pour en gerber ?

Ouvrez plutôt simplement ce livre, commencez-le, puis, au bout d'un moment, contentez-vous de le refermer, et de passer à autre chose. Jusqu'au lendemain, par exemple.

Si je donne ces indications qui peuvent paraître stupides, c'est juste pour vous éviter de passer à côté. Personnellement, faites comme vous le sentez, je m'en fiche, chacun jugera
.
C'est juste, aussi, qu'à moins avis, pour être à son tour saisi par ce suspense d'une intensité rare, il faut aussi savoir laisser la magie opérer. Tout simplement.

Et là, selon votre propre expérience, votre propre vécu, votre âge, vous aussi, vous pourrez alors être définitivement marqués par ce roman, noir et unique en son genre, de Katzenbach.

Alors, le suspense agira tout simplement comme le venin mortel et foudroyant d'un serpent rare. Avec une implacable efficacité.
C'est tout simplement diabolique. Et dangereux. Mais ô combien indispensable !

 Mort-en-direct.com, de John Katzenbach (What comes next, 2012), Presses de la Cité, coll. Sang d'encre 2012, traduction de l'américain par Jean-Charles Provost, 540 pages, 22,50 euros.

« Mort-en-direct.com » de John Katzenbach (Presses de la Cité) : Extrait/Chronique d'un chef d'oeuvre noir et visionnaire !

Avant de vous parler plus longuement de ce nouveau chef d'oeuvre de John Katzenbach, ce virtuose quasiment inégalé en suspense psychologique - et déjà auteur il y a dix ans du mémorable L'Analyste (Grand Prix de Littérature Policière 2004), deux ans plus tard du stupéfiant roman noir psychologique et même psychiatrique Une histoire de fous, et en 2007 du plus classique mais toujours captivant Faux coupable, tous publiés en France dans la collection Sang d'encre des Presses de la Cité -, je voulais vous en donner un petit aperçu, un extrait. Histoire surtout et avant tout de tordre le coup aux réactions d'effroi voire de recul face à un titre et un résumé en 4e de couverture qui semblent accumuler les pires clichés racoleurs, là où, un peu mieux présenté par l'éditeur (ou avec plus de tact ?), à mon avis beaucoup plus de lecteurs se seraient certainement laissés séduire par ce roman noir et visionnaire qui nous épargne pourtant toutes les scènes gore ou sexuelles
qui viennent à l'esprit à la vue d'un tel livre chez son libraire. Heureusement que je connaissais moi-même Katzenbach, et que j'en suis d'ailleurs un grand fan, et donc que je savais qu'avec lui,  seules la subtilité du propos n'égale l'intensité du suspense et la maîtrise de la construction. Et pourtant, ô surprise, Mort-en-direct.com a dépassé toutes mes attentes !...

Extrait :

« Au début, peu de participants à la soirée prêtaient attention aux images muettes qui défilaient sur l'immense écran plat, fixé sur le mur du penthouse dominant le parc Gorki. Il s'agissait de la rediffusion d'un match de football opposant le Dynamo Kiev au Lokomotiv Moscou. Un homme pourvu d'une moustache à la Fu Manchu leva la main pour demander à l'assistance de faire silence. Quelqu'un coupa le son de la demi-douzaine d'enceintes dissimulées dans les murs, qui déversaient une techno assourdissante. L'homme portait un costume noir hors de prix, une chemise de soie violette déboutonnée et des bijoux en or, y compris l'inévitable Rolex au poignet. Dans ce monde moderne où les gangsters et les hommes d'affaires ont la même allure, il aurait pu appartenir à n'importe laquelle de ces deux catégories. À ses côtés, une femme mince de vingt ans au moins sa cadette - coiffure et jambes de mannequin, robe du soir ample à paillettes qui ne cachait pas grand-chose de sa silhouette androgyne - déclara en russe, en français et en allemand :
_ Nous avons appris qu'une nouvelle saison de notre série en ligne préférée commence ce soir. Cela devrait intéresser fortement nombre d'entre vous.
Elle se tut. Le groupe se serra autour de l'écran, les uns vautrés dans des canapés confortables, les autres perchés sur des chaises. Une grande flèche « Lecture » apparut sur l'écran. L'hôte déplaça un curseur et cliqua sur la souris. Dela musique retentit. L'Hymne à la joie, de Beethoven, joué au synthétiseur. Apparut ensuite une image d'un très jeune Malcom McDowell, dans le rôle d'Alex, dans Orange mécanique, de Stanley Kubrick. Il tenait un couteau. Son image dominait l'écran. Il avait les yeux maquillés et portait la combinaison de saut blanche, les bottes ferrées et le melon noir qui l'avaient rendu célèbre au début des années soixante-dix. Cette image suscita une vague d'applaudissements : les participants les plus âgés se rappelaient le livre, le film, et la performance de McDowell.
L'image du jeune Alex disparut, laissant un écran noir qui semblait vibrer d'impatience. Quelques secondes plus tard, une phrase en grandes lettres italiques rouges s'afficha, coupant le cadre en deux comme une lame de couteau : MORT EN DIRECT, puis un fondu enchaîné amenant une nouvelle information : SAISON 4.
L'image laissa la place à un autre plan, au grain bizarre, montrant une pièce presque carrée - une chambre grise, dénuée de tout. Pas de fenêtres. Aucun indice de l'endroit où elle se trouvait. Un lieu absolument anonyme. Tout d'abord, les spectateurs ne virent qu'un vieux lit métallique. Une jeune femme en sous-vêtements y était allongée, la tête dissimulée sous une cagoule noire. Ses mains menottées étaient attachées à des anneaux fixés au mur derrière elle, comme dans un cachot. Elle avait les chevilles liées entre elles et attachées au cadre du lit.
La jeune fille était totalement immobile, mais elle respirait lourdement, ce qui indiquait aux spectateurs qu'elle était vivante. Elle aurait pu être inconsciente, droguée ou endormie, mais, après environ trente secondes, elle s'agita, et une de ses chaînes fit entendre un bruit métallique.
Un des invités soupira. Quelqu'un demanda en français :
_ Est-ce réel ?
Personne ne lui répondit, sauf par le silence ou en tendant le cou pour espérer mieux voir.
_ C'est une performance, dit quelqu'un d'autre, en anglais. Ce doit être une actrice engagée spécialement pour l'émission...
La femme à la robe à paillettes jeta un coup d'oeil vers l'homme. Elle secoua la tête. Elle parlait un anglais impeccable, teinté d'un léger accent slave.
_ C'est ce que beaucoup croyaient, au début des saisons précédentes. Mais au fur et à mesure que les jours passent, on réalise qu'aucun comédien n'accepterait de jouer de tels rôles.
Elle regarda de nouveau l'écran. La femme à la cagoule frissonna, puis elle tourna brusquement la tête, comme si quelqu'un venait d'entrer dans la pièce, juste hors de la limite du cadre. Les spectateurs la virent tirer sur ses chaînes.
Presque aussi vite qu'elle était apparue, l'image se figea, comme le cliché d'un oiseau en plein vol. Il y eut un nouveau fondu au noir, et une question s'inscrivit sur l'écran, en lettres rouge sang : VOUS VOULEZ EN VOIR PLUS ?
Cette question était suivie d'un formulaire d'abonnement et d'une demande de numéro de carte de crédit. On pouvait acheter quelques minutes, une heure, ou plusieurs blocs d'une heure. On pouvait aussi acheter une journée, ou plus. On trouvait également une offre en grands caractères : SAISON 4, ACCES TOTAL AVEC FORUM INTERACTIF. Au bas de l'écran, un grand chronomètre électronique, également rouge vif, était réglé à 00:00. À côté : JOUR UN. Le chrono s'enclencha soudain et commença à marquer les secondes. Il évoquait l'horloge numérique qui indique le minutage des matchs de tennis à Wimbledon ou à l'US Open. Un peu plus loin étaient inscrits ces mots : DUREE PROBABLE DE LA SAISON 4 : ENTRE UNE SEMAINE ET UN MOIS.
_ Allez, Dimitri ! s'écria soudain quelqu'un en russe. Achète tout le bazar... du début à la fin ! Tu es assez riche !
Cette remarque provoqua des rires nerveux et des applaudissements. L'homme à la moustache se tourna d'abord vers l'assemblée, bras largement écartés, comme pour demander ce qu'il devait faire, puis il sourit, fit une petite révérence et composa le numéro d'une carte de crédit. L'écran lui demanda son mot de passe. Il fit un signe de tête à la femme à la robe à paillettes et lui montra le clavier. Avec un sourire, elle tapa quelques lettres. On pouvait imaginer qu'elle avait choisi le petit nom qu'elle lui réservait dans l'intimité. Souriant, le maître des lieux fit un geste, ordonnant à un serveur en veste blanche de remplir les verres. Ses invités richissimes s'installèrent dans un silence empreint de fascination, en attendant la confirmation électronique de la transaction.
D'autres, un peu partout dans le monde, attendaient également. »

Cet extrait, tout en lettres italiques, constitue le début du chapitre 5, page 42, de Mort-en-direct.com. D'autres paragraphes de ce type jalonnent le récit, et montre la surprenante diversité des clients et voyeurs potentiels de ce type de programme à travers le monde, mais aussi à travers les classes sociales. Car beaucoup plus qu'un "simple" monument de suspense psychologique, John Katzenbach nous a livré là, dès l'année dernière, un incroyable roman noir aussi glaçant que visionnaire, et même précurseur, de par le portrait unique qu'il brosse d'un jeune couple de tueurs en série qui n'ont même pas vraiment conscience de l'être, tant ils sont focalisés sur leur "création artistique". Voilà ce qui arrive, ou peut arriver, quand deux êtres dotés de talents mais aussi d'une part de ténèbres qui les habite depuis toujours se rencontrent. Heureusement, Katzenbach dresse un roman tout en nuances, et aborde bien d'autres thèmes brûlants d'actualité : l'absurdité des guerres impérialistes des Etats-Unis, que ce soit le Vietnam ou l'Irak, les maladies dégénératives du cerveau et leurs symptômes dévastateurs sur les malades, leur mémoire qui se dégrade avant de s'éteindre totalement, les dérives d'une société où non seulement chacun veut son quart d'heure de gloire, mais ne voit plus - pour ne pas dire : ne vit plus - qu'à travers un écran vidéo, le flux continu des images déversées autant par les chaînes d'info dédiée, internet et tous ses réseaux pseudo-sociaux, sans oublier les dérives de la télé-réalité. Et bien d'autres choses encore...
Son roman s'articule comme un grand film de cinéma. Contrairement à beaucoup de fabricants de best-sellers, il ne cherche pas forcément l'ultime rebondissement toutes les cinq pages. Il préfère user de son écriture précise et fluide pour enrôler son lecteur au fur et à mesure que les paragraphes puis les chapitres se succèdent, chacun fonctionnant plutôt exactement comme un mécanisme d'horlogerie magistralement conçu, et dont chaque cran actionné resserre un peu plus l'étau du suspense. Sans même s'en rendre compte, le lecteur, pour peu qu'il prenne le temps de lire ce beau bébé de 500 pages confortablement, sans forcément le faire d'une traite pour pouvoir mieux en savourer toutes les subtilités, se retrouve très vite pris à la gorge.
La nouvelle et formidable machinerie de peur et d'effroi de John Katzenbach dépasse de très loin nombre de polars à succès, adaptés ou pas à l'écran, suédois ou pas. C'est d'ailleurs bien dommage qu'en France il ne soit pas plus connu. J'ai toujours eu un faible pour les auteurs de noir qui ne cédaient pas forcément à la "facilité" de créer une série. Comme pour  Greg Iles par exemple, il préfère n'écrire qu'un roman que tous deux ou trois ans, et changer totalement de personnages et d'univers.
Comme pour ses précédents chefs d'oeuvre - si L'Analyste a eu la chance d'être réédité par les Presses de la Cité parce qu'il se vend toujours aussi bien dix ans après sa parution, ce n'est malheureusement pas le cas pour l'édition grand format d'Une histoire de fous : il faut se contenter de la version poche à la couverture hideuse de Pocket... Et sans même parler de tous ses autres romans écrits auparavant, et dont la même maison d'éditions qui en détient les droits ne semble pas juger bon de les rééditer, ceci expliquant certainement cela... (contrairement à ce qu'heureusement la plupart des autres font encore grâce à des réimpressions qui permettent de continuer à faire vivre un catalogue riche) -, Mort-en-direct.com vous agrippe dès le début tel un python qui vous enroulerait peu à peu de ses anneaux terrifiants pour mieux les resserrer à chaque fois un peu plus fort, jusqu'à l'ultime attaque, l'implacable crispation qui vous terrasse et vous broie tout entier. À ne surtout pas manquer !

Mort-en-direct.com, de John Katzenbach (What comes next, 2012), Presses de la Cité, coll. Sang d'encre 2012, traduction de l'américain par Jean-Charles Provost, 540 pages, 22,50 euros.

jeudi 23 mai 2013

« Le gardien invisible » de Dolores Redondo (La Cosmopolite noire/Stock) : trilogie du Baztán #1 !

Les éditions Stock et leur nouvelle collection La Cosmopolite noire - dérivé noir, mais original et de grande qualité, de leur déjà prestigieuse collection de littérature étrangère qui ne compte pas moins de 20 prix Nobel depuis sa création fin du XIXe siècle (!) - n'ont pas fni de nous faire voyager dans de nouvelles contrées, peu explorées jusque là, de la littérature noire.
Ainsi, deux seules nouveautés pour ce premier semestre de 2013, mais quelles nouveautés ! En même temps que le retour du grand Irlandais Adrian McKinty avec Une terre si froide, premier tome d'une trilogie dont la suite devrait paraître l'automne prochain (je vous en parle bientôt, avec d'autres grands Irlandais comme Sam Millar), La Cosmopolite noire nous présente une nouvelle voix espagnole, basque, celle de Dolores Redondo.
Avec Le Gardien invisible, Dolores Redondo signe, elle aussi, le premier volet d'une trilogie particulièrement prometteuse : la trilogie du Baztán.
Un roman noir déjà encensé par la critique partout où il a été publié, et donc y compris en France puisqu'il fait même partie des 10 meilleurs polars 2013 selon la revue Lire !  Mais place à la... présentation de l'éditeur :



« Le gardien invisible est un roman noir puissant, inquiétant de réalisme, et inaugure la trilogie du Baztán, qui va faire parler d’elle. » El Periódico

 Le cadavre d’une jeune fille est découvert sur les bords de la rivière Baztán dans une étrange mise en scène. Très vite, les croyances basques surgissent : et si toute cette horreur était l’oeuvre du basajaun, un être mythologique ? L’inspectrice Amaia Salazar, femme de tête en charge de l’enquête, se voit contrainte de revenir sur les lieux de son enfance qu’elle a tenté de fuir toute sa vie durant.
Jonglant entre les techniques d’investigation scientifique modernes et les croyances populaires, Amaia Salazar devra mettre la main sur ce gardien invisible qui perturbe la vie paisible des habitants d’Elizondo.
Plutôt alléchant, non ?
Dolores Redondo Meira, quant à elle, a fait des études de droit et de gastronomie. Elle tient même un restaurant depuis plusieurs années. Autant dire que si ses plats sont aussi savoureusement cuisinés que ce premier roman - aux parfums plus basques qu'espagnols, à l'ambiance envoûtante et mélangeant fort habilement conte horrifique et intrigue policière au cordeau -, alors il est probable que les connaisseurs locaux (ou chanceux)  se bousculent déjà depuis un moment pour y réserver leur place ! 
Mais ce n'est pas pour autant qu'elle est une débutante en écriture, loin de là, elle qui est désormais écrivain. Elle a déjà à son actif plusieurs livres pour enfants, nouvelles, ainsi qu'un premier roman, historique celui-là : Los Privilegios del angel en 2009 (non traduit).
C'est donc cette année que Dolores Redondo aura réussi une entrée fracassante dans le monde ô combien exigeant du roman noir, avec Le Gardien invisible, qui ouvre en beauté sa Trilogie du Baztán !

Plus d'infos par ici :
# son site internet : www.doloresredondomeira.com (pour la version anglaise, en espagnol ici !)
# la page Facebook de la collection : http://www.facebook.com/LaCosmopoliteNoire
#le site de l'éditeur : www.editions-stock.fr 

Quant à la revue de presse pour ce premier roman, elle est déjà assez étoffée et impressionnante pour que je vous laisse "googleliser" vous-mêmes, si besoin, le titre du livre et le nom de son auteur pour en avoir un aperçu... au cas où vous ne seriez pas déjà convaincus de foncer chez votre libraire !
En attendant de vous en reparler plus précisément, petite chronique à la clé, je vous laisse cette courte vidéo, histoire de vous mettre déjà dans l'ambiance...



    



Le Gardien Invisible de Dolores Redondo, (El guardián invisible, 2012), traduit de l'espagnol par Marianne Millon, Stock, La Cosmopolite noire, 2013, 464 p., 22,50 euros.

lundi 20 mai 2013

BANDE-ANNONCE : « Les Lumineuses » de Lauren BEUKES (Sang d'encre/Presses de la Cité)



Lauren Beukes crée l'évènement cette année avec son roman Les Lumineuses.

Déjà très remarquée il y a 2 ou 3 ans par beaucoup d'amateurs de science-fiction, de fantasy ou, plus largement, de littérature de l'imaginaire, lors de la parution de  Zoo City, récompensé par le prestigieux Prix Arthur C. Clarke 2011 et réédité ce mois-ci aux Presses de la Cité après une première publication en France aux éditions Eclipse,  Lauren Beukes va très certainement s'ancrer aussi, et définitivement, dans le domaine du thriller et du roman noir avec Les Lumineuses.
En cours de publication dans pas moins de 20 pays, si c'est l'un des romans les plus attendus de l'année, c'est aussi parce qu'il révèle une nouvelle voix qui nous vient d'Afrique du Sud. Et si tous les amateurs de polars auront évidemment remarqué - et/ou lu - les déjà excellents Deon Meyer (dont le nouveau roman, 7 Jours, paraît lui aussi ce mois-ci), Roger Smith et Mike Nicol, il faudra bien qu'ils comptent aussi, désormais, avec une femme, talentueuse, hors-norme, bref, « inclassable » - comme la définit si bien son éditeur -, la si jolie Lauren BEUCKES !
Lisez-moi ça... 

« Elle a survécu.
Il pensait l'avoir tuée.
Elle veut se venger.
Il va la retrouver. 


 1931, Chicago. Traqué par la police, Harper Curtis, un marginal violent, se réfugie dans une maison abandonnée. A l'intérieur, il a une vision : des visages de femmes, auréolés de lumière. Il comprend qu'il doit les trouver... et les tuer. Dans sa transe, Harper découvre que grâce à cette demeure, il peut voyager dans le temps. Débute alors sa croisade meurtrière à travers le XXe siècle : années 1950, 1970, 1990... D'une décennie à l'autre, il sème la mort sur son passage, laissant en guise de signature des indices anachroniques sur le corps de ses victimes.
Mais l'une d'elles survit aux terribles blessures qu'il lui a infligées. Et va tout faire pour le retrouver. 


Atypique, violent, cinématographique, novateur, féministe... Autant d'adjectifs pouvant qualifier Les Lumineuses, LA révélation de la collection Sang d'encre cette année.  »
(source : www.pressesdelacite.com )

Plus d'infos  :

 La biographie de Lauren Beuckes :
 Inclassable. Cet adjectif semble avoir été inventé pour définir Lauren Beukes. Car la Sud-Africaine ne se contente pas d'être écrivain. Elle est aussi journaliste, scénariste, auteur de documentaires et de bandes dessinées. Comparée à William Gibson, Aldous Huxley ou encore George Orwell, dont on dit qu'elle assure brillamment la relève, Lauren Beukes s'est fait connaître des amateurs de littérature de l'imaginaire grâce à ses romans d'anticipation : Zoo City (Presses de la Cité, 2013), qui lui a valu en 2011 le prestigieux prix Arthur C. Clarke, et Moxyland, un roman cyberpunk encensé par la critique. Noir et dérangeant, Les Lumineuses, thriller d'un genre nouveau qui joue avec les codes du fantastique, est en cours de publication dans une vingtaine   de pays.
Son site internet : http://laurenbeukes.com/
L'auteur, vu par son éditeur : Focus sur Lauren Beukes

Et surtout, les premiers coups de coeur de libraires, dont celui du Pro du Polar (un libraire comme on aimerait tous en avoir un près de chez soi) :
CRITIQUE:
LES LUMINEUSES est une pépite de l’année 2013!!! Un Serial-Killer hors norme sévit à travers les époques pour tuer des femmes par le biais d’une maison abandonnée…
Une traque sans merci et sans répit va commencer avec l’une de ses victimes qui a survécu à sa mort!!!
C’est un scenario captivant par son  originalité et son rythme qui va de crescendo en crescendo vers un final éblouissant…
(source : http://produpolar.blogspot.fr/ )

Lire les premières pages : ici

Le site de la collection : www.collectionsangdencre.fr  

Les Lumineuses vient donc de débarquer en France dans l'excellente collection Sang d'encre qui,
pour le coup, a revêtu ses plus beaux habits et nous a offert un petit écrin remarquablement édité, élégant, sobre, mais très efficace. Vous aurez même droit à un marque-page pour vous souvenir de Zoo City... 

... Et lire ici l'entretien avec Lauren Beukes qui avait été publié sur le blog des éditions Eclipses lors de sa première publication française en 2011. 
 L'auteur y dévoilait déjà son projet de « voyage dans le temps », qu'elle fait subir à ses personnages dans Les Lumineuses, ainsi qu'à Harper Curtis, son serial-killer lui aussi inclassable...


 Je reviens vous en parler dès que je peux.



Les Lumineuses, de Lauren Beukes (The Shining Girls), Presses de la Cité, coll. Sang d'encre, traduction de Nathalie Serval, 2013.